Tandis que les caisses de pension luttent pour préserver l’équilibre de leurs engagements, la Banque CIC (Suisse) bouscule les codes en ouvrant sa...
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La LPP est considérée comme un système rigide. Des solutions plus flexibles sont désormais possibles. Mais elles comportent certains risques. DécryptageLa prévoyance professionnelle est obligatoire pour toutes les personnes exerçant une activité lucrative avec un salaire supérieur à 22 680 francs (état en 2025). Le montant déduit du salaire et versé à la caisse de pension dépend de l’âge de la personne assurée. Les minimums étant, pour les personnes de 25 à 34 ans, 7% d’épargne de leur salaire assuré, alors que ce pourcentage grimpe à 10% pour les assurés entre 35 et 44 ans. Lorsque l’on a entre 45 et 54 ans, on paie 15% et, à partir de 55 ans, la contribution s’élève à 18%. Ces contributions sont en général assumées à moitié entre l’employeur et l’employé, mais l’employeur peut aussi en prendre en charge davantage. Le salaire maximum pris en compte dans le cadre de la LPP obligatoire se situe à 90 720 francs. Les salaires supérieurs à cette limite relèvent de ce que l’on nomme le surobligatoire. Epargner comme on le souhaite Dans la partie surobligatoire, il existe de vastes marges de manœuvre. Exemples de flexibilité, les plans à option pour les contributions d’épargne, qui permettent de codécider quel montant sera versé à la caisse de pension. Cela dit, il reste exclu de renoncer totalement à toute épargne. Une caisse de pension peut proposer à ses assurés trois plans à option différents et, dans chaque cas, l’employeur doit prendre en charge au moins la moitié de la contribution d’épargne. Par exemple, une personne âgée de 44 ans avec un salaire annuel de 150 000 francs a assuré 90 720 francs dans la partie obligatoire. Sur ce montant, elle doit fournir 10% de contributions. Dans la partie surobligatoire – soit sur la part du salaire supérieure à 90 720 francs, équivalente à 59 280 francs –, elle peut cependant épargner davantage. Elle choisit un plan à option avec une contribution d’épargne de 25% (la loi ne permet pas davantage). Au total, la personne assurée épargne donc 14 820 francs dans le surobligatoire au lieu de 5928 francs sans plan à option. Comme l’employeur assume au moins la moitié du montant, ce type de prévoyance est particulièrement attrayant.Simon Tellenbach, membre de la direction du groupe VZ, a constaté que ce sont surtout des assurés d’un certain âge qui misent sur des plans à haute contribution d’épargne. «Ils ont souvent plus de latitude financière et se penchent de plus près sur leur prévoyance et sur l’optimisation fiscale. Alors que les plus jeunes optent plus volontiers pour des contributions moindres.» Selon les estimations de VZ, quelque 55% de toutes les caisses de pension proposent des possibilités de choix quant au niveau de la contribution d’épargne. Hauts salaires, comment investir Les plans 1e proposent encore plus de flexibilité, tout en comportant davantage de responsabilité. Cette offre est adaptée aux employés qui bénéficient d’un salaire annuel d’au moins 136 080 francs. Oliver Dichter, associé chez PPCmetrics, une société qui conseille les caisses de pension en matière de planification, d’évaluation et de pilotage de leurs engagements financiers, détaille cette solution. «Avec un plan 1e, l’assuré choisit une stratégie d’investissement parmi un éventail de dix possibilités au maximum», explique-t-il. Au moins une de ces stratégies doit être à risque limité, car si l’employeur a prévu des plans 1e, l’employé doit être de la partie. Or, il n’est pas question de contraindre l’employé à encourir un gros risque car, avec les plans 1e, l’assuré les assume tout seul. En revanche, il a aussi des chances d’obtenir un meilleur rendement qu’avec son épargne dans la prévoyance de base. Plus de risques, plus d’opportunités Simon Tellenbach, de VZ, livre un aperçu de la situation. «L’an dernier, nous avons analysé parmi plus de 3200 dépôts de prévoyance de la fondation collective VZ la proportion d’actions que choisissaient les assurés. Près de la moitié optait pour une stratégie d’investissement de 45% d’actions et plus.» Autrement dit, une stratégie plutôt risquée. Ce n’est finalement pas une surprise, car les assurés qui peuvent épargner avec des plans 1e sont souvent plus disposés au risque en raison de leurs revenus élevés. En outre, ils jouissent d’une garantie dans la prévoyance de base et sont donc prêts à encourir davantage de risques dans la partie surobligatoire. Le seuil de 136 080 francs n’est d’ailleurs pas un hasard. Il correspond au montant le plus élevé auquel le fonds de garantie LPP s’applique. Tous les assurés doivent cotiser à ce fonds-là. Il intervient lorsqu’une caisse de pension ou un employeur se trouve en difficulté financière. La part du salaire entre 90 720 et 136 080 francs reste assurée dans le surobligatoire et donc soumise à sa réglementation, ce qui signifie par exemple que des plans à option sont applicables. Lire également: Les caisses de pension sont-elles trop frileuses dans leur stratégie de placement? Les plans 1e sont à ce jour peu répandus. Dans le cadre d’un débat public en décembre 2023, VZ avait calculé le potentiel de marché de ce modèle. Résultat: à la fin 2022, à peine 45 000 personnes étaient assurées avec des plans 1e. «Cela représente quelque 15% de tous les assurés qui ont un salaire d’au moins 136 080 francs, ils étaient 305 000 en 2022», précise Simon Tellenbach. Comparé au nombre total d’assurés LPP (environ 4,74 millions), cela relativise encore une fois la diffusion des plans 1e. Et c’est peut-être mieux ainsi, car après tout la LPP ne prévoit pas que l’assuré participe en toute autonomie au marché financier. «C’est d’ailleurs pour cela que les plans 1e sont controversés», résume Oliver Dichter. Changement de poste, à quoi faut-il veiller? En outre, les assurés sont exposés à un autre risque, celui d’une éventuelle perte lorsqu’ils changent d’emploi. «Dans un tel cas, il faut transférer son avoir de prévoyance dans la caisse de pension du nouvel employeur. Autrement dit, il faut aussi céder ses investissements 1e», explique Oliver Dichter. Si l’on change d’emploi précisément quand les marchés financiers ont plongé, on n’obtiendra pas un bon prix pour ces titres. «Si la caisse de pension du nouvel employeur possède elle aussi des plans 1e, la situation reste intéressante, car on pourra y prendre part à bas prix. Mais s’il n’y a pas de plans 1e, l’assuré assume une perte», détaille Oliver Dichter. Pour bien des gens, l’avoir de prévoyance professionnelle est la seule valeur patrimoniale qu’ils ont une fois l’âge de la retraite venu Oliver Dichter, associé chez PPCmetrics Une modification de la loi sur le libre passage pourrait empêcher une telle situation. Le Conseil fédéral étudie la chose actuellement, en réponse à une motion déposée en 2021 par le conseiller aux Etats PLR Josef Dittli (UR), qui a été acceptée par les deux Chambres. Le texte prévoit que l’avoir de prévoyance sous forme de plan 1e doit pouvoir être transféré sur une institution de libre passage pour deux ans au maximum afin d’atténuer d’éventuelles pertes d’investissement. Lire également: Les retraites suisses sont les plus sûres du monde, affirme une étude Combiner temps partiel et prévoyance, mode d’emploi Celles et ceux qui ne souhaitent pas quitter le monde du travail du jour ou lendemain peuvent réduire leur horaire pas à pas tout en continuant à assurer leur précédent salaire à plein temps. Dans certaines conditions, il est donc possible de continuer d’épargner comme si on était toujours employé à plein temps. Simon Tellenbach, de VZ, l’illustre. «Une personne qui gagnait 100 000 francs par an à plein temps et réduit son horaire à 60% touche alors un salaire de 60 000 francs, mais elle peut toujours assurer les 100 000 francs d’avant.» Pour peu que le règlement de la caisse de pension le permette. Par ailleurs, cela ne vaut que pour les assurés de 58 ans et plus, l’âge minimal pour un départ à la retraite, et donc pour la perception d’un avoir de prévoyance.«D’expérience, 30 à 40% des caisses de pension offrent cette forme flexible de retraite partielle», indique Simon Tellenbach. Il reste cependant plutôt rare que l’on use de cette opportunité si elle n’est pas activement mise en avant par l’employeur ou la caisse de pension. «Un bon nombre de nos clients privés ne savent en effet pas que cette possibilité existe», déplore Simon Tellenbach. La flexibilité a ses limites La prévoyance professionnelle devient donc de plus en plus individualisée, au moins pour certains groupes. Quand on est généreusement salarié, on a plus de possibilités de choix d’épargne et d’investissement. Lorsque l’on est plus âgé, le passage à la retraite peut se faire plus progressivement. Mais il demeure que le 2e pilier est surtout pétri de sécurité. «C’est pourquoi il n’y a pas de place pour n’importe quelle forme de flexibilisation. Quand les risques sont entièrement répercutés sur l’assuré, il faut des règles claires. Car pour bien des gens, l’avoir de prévoyance professionnelle est la plus importante, sinon la seule, valeur patrimoniale qu’ils ont une fois l’âge de la retraite venu», estime Oliver Dichter.Simon Tellenbach complète. «Il est certes bon que le système permette une certaine responsabilité individuelle, mais qu’il soit aussi intégré dans un cadre légal clair. Car nos institutions de prévoyance se sont déjà tirées de plus d’une crise, notamment grâce aux exigences strictes qui président à leur fonctionnement.» Lire aussi: La retraite anticipée, populaire mais coûteuse
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