- LE TEMPS - Tous - 21/Jul 17:32

Labess, des couloirs de métro aux scènes du Paléo

Le musicien algérien Nedjim Bouizzoul, alias Labess, taille sa route depuis vingt ans avec des chansons où souffle l’esprit de la Méditerranée. Rencontre à l’occasion de sa venue au Paléo de Nyon, dont le Village du monde est cette année dédié au MaghrebL’âme d’un bourlingueur optimiste. Sur le visage de Nedjim Bouizzoul, avec son large sourire, on devine pourtant la rudesse de ce que peut être le nomadisme. Mais Labess, un nom de scène qui signifie «tout va bien» en arabe, n’est pas du genre à se plaindre ou à regretter. «Non, rien de rien», comme la Môme. Chevillée au corps depuis vingt ans, sa liberté est son épouse, et il la célèbre en musique. En 2016, son album La Route racontait l’ivresse des grands chemins, avec une voix au timbre rauque comme une éclipse portant la grande tradition du flamenco, qu’il mélange avec celle du chaâbi algérien, son berceau. Dans Ma liberté, il dévale les pentes de ses propres mélodies auxquelles se joint l’accordéon pour enjamber les harmonies: «Ma liberté, c’est toi qui m’as aidé à larguer les amarres, pour aller n’importe où, pour cueillir en rêvant une rose des vents.»On le rencontre au Point Bar, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Comptoir en bois, odeurs de pastis et de tabac froid planent dans ce frisquet après-midi des premiers jours de mai. «Ici, c’est la famille», explique Labess. D’ailleurs, les amis débarquent, l’apéro n’est pas loin. L’esprit de Labess, lui, est accroché au mur de manière immuable. Son ancienne guitare cassée au cours d’une soirée endiablée a été installée comme une relique. «Je suis un grand voyageur mais quand j’arrive quelque part, j’aime avoir des repères et les bistrots en font partie.»Voir plus