Maroc - OBSERVALGERIE.COM - A la Une - 15/Jul 17:30

Harraga : Le bilan sombre des bateaux-taxis entre l'Algérie et l'Espagne

La route maritime entre l'Algérie et l'Espagne, empruntée par de plus en plus de migrants clandestins, s'est transformée en un cimetière. Durant les 5 premiers mois de l'année 2024, pas moins de 175 personnes ont perdu la vie sur cette route, soit 70 % des morts enregistrées sur l'ensemble des voyages migratoires vers l'Espagne. Les données compilées par le collectif Caminando Fronteras(('Hawaladares', mafias y 'pateras taxi': la ruta migratoria Argelia-España es la más mortífera rumbo a la península, 15 juillet 2024, el Periódico de España)) révèlent que la route maritime algérienne, qui mène aux côtes de Murcie, Almería, aux îles Baléares et à Alicante, est la plus meurtrière. Sur cette route, le nombre de décès recensé s'élève à 175 en 5 mois, soit une moyenne de plus d'un décès par jour. À titre de comparaison, la route d'Alborán a connu 47 morts alors que la route du détroit, quant à elle, n'a enregistré que 24 décès. Ces chiffres, qui ne prennent pas en compte la saison estivale propice à une augmentation des traversées, cachent des tragédies humaines. Selon Caminando Fronteras, ces 175 décès sont le résultat de 9 naufrages en haute mer. Les victimes sont souvent portées disparues, laissant leurs familles dans l'angoisse et la douleur. Des bateaux-taxis souvent surchargés Les migrants clandestins voyagent généralement à bord d’embarcations précaires, appelées « bateaux-taxis », qui mesurent de 5 à 6 mètres de long et 2 mètres de large, sont équipées de moteurs de 60 à 140 chevaux. La distance minimale à parcourir est d'environ 160 km ; un voyage périlleux aggravé par la surcharge des bateaux. La Garde civile espagnole souligne que ces « bateaux-taxis » transportent souvent de 15 à 20 personnes, dépassant largement leur capacité maximale de 10 passagers. Le prix de ces traversées clandestines oscille de 2000 à 5000 € en fonction du type de bateau. Il faut souligner que ce phénomène touche particulièrement les jeunes, qui constituent la majorité des candidats à l'immigration clandestine. Profitant de leur détresse, les mafias organisent des réseaux de trafic d'êtres humains, dont les chefs sont souvent basés en Espagne. Les migrants qui parviennent en Espagne via la route algérienne ont souvent pour objectif final de rejoindre la France. Après avoir débarqué sur les côtes espagnoles, ils sont pris en charge par des trafiquants qui les transportent en voiture jusqu'à la frontière catalane.