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L'imposteur Au marché d'El Mina, des dizaines de malfaiteurs en tous genres passent la journée aux aguets, cherchant la moindre occasion de voler. Aussi les autorités avaient-elles décidé, il y a quelques années, d’y fixer un poste de police. Composé de quelques agents, celui-ci n'a depuis jamais chômé... Sa cellule ne se vide jamais, peuplée de voyous appréhendés la main dans le sac par ces braves condés qui ne cessent d’aller et venir entre les étals et le commissariat. Sauf le dimanche, à l’ordinaire, où la plupart des policiers partent en weekend, ne laissant qu’une permanence d'un ou deux agents car la majeure partie des boutiques est fermée. Mais voici que le dimanche 23 au petit matin, un jeune homme en tenue fait la tournée des quelques commerces ouverts en déclarant devoir collecter en chacun 500 MRO pour la mairie. Les boutiquiers obtempèrent sans sourciller contre un reçu qu'il écrit et signe. Mais l’un d’entre eux s’en étonne. « Ce policier ne fait pas partie des agents du poste », signale-t-il à l’un de ses amis, « et il collecte de surcroît durant un jour férié ». Ils décident alors de le piéger. « Assieds-toi le temps de boire un verre, pendant que je pars chercher de la monnaie. – Pas de problèmes », répond l'homme en tenue qui s’installe avec ledit ami dans la boutique. S’étant rendu sans tarder au poste, le commerçant y apprend des deux agents en faction que le louche personne n’est effectivement pas un membre de celui-ci. Les voilà tous trois de retour au magasin. À la vue des deux policiers, le petit malin tente de fuir mais il est rapidement rattrapé par les deux condés qui l’embarquent au commissariat pour l’y interroger. Il s'agit d'un récidiviste qui avait volé une tenue de police en l’espoir de se faire un peu d’argent. On se souviendra ici qu’il y a quelques années, un autre imposteur avait, d’une manière analogue, réussi à soutirer une grosse somme d'argent à un boutiquier de ce marché, en se présentant riche commerçant de Kiffa venu faire une commande avant la fête. Les présumés meurtriers du jeune homme sous les verrous Émoi dans la petite localité de BneÏnadji aux environs de Keur Macène : Abdallahi, jeune étudiant de mahadra, a disparu ! Toute sa famille et les autorités locales se lancent à sa recherche et finissent par ne retrouver, hélas, que son cadavre, quelques jours plus tard dans une forêt éloignée. La Brigade de gendarmerie de Keur Macène ouvre une diligente enquête et six suspects sont épinglés : cinq jeunes hommes et une femme, tous illico placés en garde-à-vue avant leur déferrement au parquet du Trarza à Rosso. Le procureur de la République a demandé leur incarcération directe. Après les avoir auditionnés, le juge d’instruction n’a cependant décidé d'écrouer que quatre d’entre eux, laissant la femme et le dernier sous simple surveillance judiciaire. Le meurtre aurait été le fruit d’un piège sordide. Feu Samba « Caoutchouc » Samba ould Abdallahi naquit au début des années quatre-vingt dans la « Kebba Mendez ». Ayant très tôt abandonné l'école, il passa sa jeunesse entre les salles de spectacle de la zone et autres places de jeux de hasard : tbochil, brokh-brokh, ketchi, ceinture, etc. Les petits voyous y passaient leurs journées, avec souvent des bagarres, au final, parfois même des drames... Le surnom du jeune Samba lui fut collé parce qu'il aimait s'emparer d’objets fabriqués en caoutchouc. Souvent appréhendé, il fut engeôlé en divers commissariats de police d'El Mina, Sebkha et Arafat, avant de séjourner dans la prison civile de la capitale. Son destin fut scellé en 2010 au carrefour Lebrar de Tin Soueïlim. Une altercation avec un blanchisseur dans sa laverie avait tourné à la bagarre et, constatant la force de son adversaire, Samba tira son poignard. Mais celui-là était aussi plus rapide que lui et parvint à s’emparer de l’arme, avant de l’en frapper mortellement. Ainsi disparut le « phénomène Caoutchouc ». Mosy
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