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Maroc Maroc - LIBERATION - 03/Jun 17:00

Envol des prix de viande au Maroc

«Faut-il annuler ou maintenir la fête du sacrifice cette année ? » A quelques jours de l'Aïd Al-Adha, cette question est sur toutes les lèvres. Beaucoup estiment que l'Aïd ne devrait pas avoir lieu en raison des prix exorbitants des moutons et de la baisse du pouvoir d'achat des citoyens.        Cherté Cette année, les experts prévoient une hausse d'environ 15% des prix par rapport à l'année dernière. En pratique, le mouton de race Sardi, particulièrement recherché lors de cette fête, pourrait se vendre entre 70 et 75 DH le kilogramme, contre 60 à 65 DH l'année dernière. Il y a quelques années, ce même mouton coûtait environ 49 DH le kilogramme. Cette tendance à la hausse est attribuée à l'augmentation des coûts de production et à une relative pénurie sur le marché. Actuellement, 3 millions de têtes ont été identifiées, alors que l'objectif officiel est de marquer près de 6,8 millions de têtes pour répondre à la demande. Le Maroc est l'un des plus gros consommateurs de viande rouge par personne en Afrique, avec près de 17 kg par an selon la FAO. Les Marocains consomment également en moyenne 19,7 kg de viande blanche par an.  Changement L’envol des prix et la faiblesse de l’offre ne devraient-ils pas pousser les Marocains à changer leurs habitudes de consommation de viande ? Il n’y a pas que ces deux éléments à prendre en considération quant au changement de nos habitudes alimentaires. En effet, une récente étude révèle que «les produits d'origine animale laissent une empreinte carbone beaucoup plus lourde», soulignant que «la viande représente à elle seule 60% des émissions liées à l'alimentation ». Selon la même étude, «l'abandon de la viande au profit de produits analogues d'origine végétale pourrait réduire les émissions de 71%». Des chercheurs de l'Imperial College London School of Public Health et du George Institute for Global Health ont étudié les émissions et les ventes de plus de 22.000 produits de supermarché en Australie, un pays dont le régime alimentaire est représentatif de celui de nombreux pays occidentaux. L'étude, portant sur les achats annuels de 7.000 ménages, a utilisé les données de la base de données FoodSwitch de 2019 et des ensembles de données sur l'impact environnemental mondial. Les aliments ont été classés dans 16 catégories principales, subdivisées en 74 catégories mineures et 703 sous-catégories, comme le pain, la viande et les produits laitiers. L'étude a révélé que remplacer des produits à fortes émissions par des produits «très similaires» à faible teneur en carbone (par exemple, remplacer le pain à forte teneur en GES par du pain à faible teneur en GES) peut réduire les émissions de 26%. Des changements plus radicaux, comme remplacer le pain à l'ail à forte teneur en GES par du pain blanc à faible teneur en GES, peuvent réduire les émissions de 71%.   Différences Les différences sont particulièrement marquées pour les produits d'origine animale tels que la viande et les produits laitiers. «La viande représente à elle seule près de la moitié (49%) des 31 millions de tonnes d'émissions de GES analysées, alors qu'elle ne constitue que 11% de l'ensemble des achats d'épicerie. La viande et les produits laitiers arrivent en deuxième position (17%), alors qu'ils représentent 21% des ventes de produits», indique l'étude. En revanche, «les fruits, légumes, noix et légumineuses ont contribué à hauteur de 5,2% aux émissions totales, alors qu'ils représentent un quart de tous les achats. Les produits analogues à la viande sont les moins émetteurs de toutes les catégories de produits, puisqu'ils ne sont responsables que de 0,03% des émissions totales (alors qu'ils représentent 0,07% des achats)». Législation L'étude souligne que le passage des lasagnes à base de viande aux lasagnes végétariennes pourrait entraîner une réduction de 71% des émissions. Passer du yaourt grec sucré avec granola au miel d'Aldi au yaourt à la vanille et à la noix de coco sans gluten de Coco Tribe peut réduire les émissions de 77%. Selon Paraskevi Severidi, chargée de recherche à l'Ecole de santé publique, l'étude prouve que l'intégration d'objectifs de durabilité dans les politiques alimentaires nationales peut directement contribuer à la réalisation des objectifs climatiques mondiaux, sans peser sur les consommateurs. «C'est pourquoi nous appelons de nos vœux une législation rigoureuse ciblant les produits alimentaires à fortes émissions», a-t-elle déclaré.  Les coûts sanitaires et environnementaux combinés du système alimentaire mondial sont estimés entre 12.700 et 15.000 milliards de dollars. Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, les «régimes alimentaires malsains» sont les principaux responsables de ces coûts cachés. Bruce Neal, directeur exécutif de l'Institut George Australia et professeur à l'Imperial College de Londres, a déclaré: «Il n'existe actuellement aucun cadre normalisé pour réglementer le climat ou les normes de santé planétaire pour notre approvisionnement alimentaire, et les mesures volontaires n'ont pas été largement adoptées par la plupart des pays». Et d’ajouter : «Cette recherche montre comment des façons novatrices d'aborder la question peuvent permettre aux consommateurs d'avoir un impact réel». Hassan Bentaleb

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