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Maroc Maroc - LIBERATION - 30/Apr 16:00

Nous sommes ouverts à toutes les opportunités de militantisme pour l’amélioration de la situation matérielle et morale des travailleurs marocains

Membre du Bureau politique de l’USFP, président du Groupe socialiste- Opposition ittihadie à la Chambre des conseillers La célébration du 1er Mai intervient cette année dans un contexte particulier marqué par les développements complexes de la conjoncture nationale, régionale et internationale actuelle lourdement impactée par des tensions et conflits qui rendent confuses et incertaines toutes les perspectives d’avenir. Sur le plan national, cet évènement planétaire coïncide avec le mi-mandat du gouvernement de la coalition tripartite à vocation libérale « s’activant » à opérationnaliser les orientations Royales cruciales et pertinentes quant à la promotion de la situation des différentes catégories sociales en éludant leur marginalisation via la couverture sanitaire, la protection sociale, l’enseignement, l’emploi et la santé, entre autres.  Dans un entretien accordé à notre confrère Mohamed Ettalbi et publié par notre alter ego le quotidien arabophone « Al Ittihad Al Ichtiraki », Youssef Aïdi, secrétaire général de la Fédération démocratique du travail, membre du Bureau politique de l’Union socialiste des forces populaires et président du Groupe socialiste-Opposition ittihadie à la Chambre des conseillers, livre une rétrospective et une lecture de la situation politique et socioéconomique du pays mais aussi de l’action menée par les forces vives de la nation pour faire face à l’indigence de l’action de l’Exécutif et éluder les répercussions des conflits mondiaux en cours, des changements climatiques et du marasme social général occasionné par les incertitudes  du lendemain. Urgence d’émettre la loi des syndicats pour une gestion transparente des questions salariales à même de recouvrer la confiance de toutes les parties Abordant l’état critique du contexte national, régional et international, dans lequel est célébrée la fête du travail, cette année, le responsable politique et syndical a souligné, de prime  abord, qu’il est nécessaire  pour faire face à la conjoncture critique que nous traversons d’évoquer la spirale infernale des faits se rapportant à la situation géopolitique dans laquelle se débat la région arabe en particulier et le monde en général, en observant la recrudescence des tensions et le prolongement du conflit russo-ukrainien et leur impact sur les chaînes de distribution et d’approvisionnement de même que les péripéties de l’attaque d’Israël visant Gaza.  A ce propos, Youssef Aïdi a noté que « cette situation générale a impacté le contexte social, notamment avec la poursuite de l’état d’incertitude, de fluctuation et d’instabilité qui caractérise les chaînes de production et la persistance de l’inflation avec toutes les conséquences néfastes sur le pouvoir d’achat de l’ensemble des citoyens en général et des salariés en particulier. Cet état des choses fait que nous sommes, aujourd’hui, plus attachés que jamais à l’immunisation des acquis et à l’ouverture sur l’horizon militant  avec tout ce que cela permet de disposer des possibilités de défense des revendications justes et légitimes des travailleurs dont en tête celle de l’augmentation générale des salaires ». Le conseiller parlementaire ittihadi a affirmé qu’en revanche l’on est tenu d’évoquer avec fierté les avancées réalisées par notre pays, dont notamment « les victoires diplomatiques » que ne cesse d’acter le Maroc sous la direction de Sa Majesté le Roi sur la voie de la clôture définitive du dossier de l’intégrité territoriale parallèlement au lancement du chantier colossal de la protection sociale «que nous appréhendons avec un esprit critique constructif dont l’objectif est de relever les insuffisances qui pourraient entacher sa mise en œuvre… ». Concernant l’évaluation du bilan gouvernemental sur le plan social, le secrétaire général de la FDT a relevé qu’à cet égard l’examen doit se rapporter essentiellement au niveau de vie, à la protection sociale, à la qualité de l’enseignement, au marché de l’emploi et à la couverture sanitaire. « Or si nous louons le chantier Royal de la protection sociale, nous constatons des zones sombres quant au marché de l’emploi qui révèlent des proportions alarmantes de chômage, outre la prolifération du travail inapproprié et les atteintes aux droits des travailleurs par les employeurs », a-t-il observé avant d’ajouter que « nous, Marocains, aspirons à l’instauration d’un système sanitaire effectif et efficient garantissant la gratuité des soins, une justice spatiale en matière de prestations sanitaires et une disponibilité des cadres de santé à même de combler les insuffisances dans ce domaine ». Quant au secteur de l’enseignement, Youssef Aïdi a soulevé que la dernière crise l’ayant pénalisé a révélé les limites des politiques gouvernementales en matière de traitement des problématiques structurelles et l’échec de tous les projets successifs visant la mise en place d’une école publique solide et productrice de connaissances et d’élites (…) En outre, interrogé sur son appréciation du dialogue entre les syndicats et le gouvernement, le parlementaire et dirigeant syndical a déploré l’attitude d’exclusion affichée par l’Exécutif à l’égard de la FDT en dépit de sa position en tant qu’acteur actif dans la problématique en question. « Cela ne s’explique que par l’attachement du gouvernement à son hégémonisme à travers l’exclusion des voix d’opposition de l’intérieur du paysage syndical en particulier d’autant plus que nous négocions au sujet de toutes les questions relatives au secteur public de même que nous avons contribué en toute responsabilité à l’adoption de nombre d’accords dans les secteurs de l’enseignement, de la santé et de la justice, outre le fait que nous sommes un syndicat représenté au Parlement », a-t-il développé (…) Par ailleurs, Youssef Aïdi a fustigé la démarche exclusive du gouvernement qu’il estime inquiétante eu égard à son manque de respect des valeurs de démocratie et de pluralisme, s’agrippant au fameux critère de « 6% » dans les secteurs public et privé alors qu’il y eut un antécédent institutionnel éloquent provenant de Sa  Majesté le Roi qui a opéré une distinction entre la représentativité dans le secteur public et celle dans le secteur privé, à l’occasion de son installation du Conseil économique et social. « Le gouvernement, a-t-il relevé, a dévié de la jurisprudence Royale en adoptant le texte du droit social qui est supposé encadrer le secteur privé sans la possibilité d’étendre son application à la fonction publique ». D’autre part, s’agissant des revendications syndicales élevées par la FDT, le secrétaire général de cette centrale a indiqué que la revendication primordiale pour l’ensemble de la classe ouvrière se rapporte à l’adoption d’augmentations générales et équitables pour les salariés prenant en considération la hausse du coût de vie… Là-dessus, Youssef Aïdi a mis l’accent sur l’importance et la centralité de la structuration du paysage syndical qui nécessite pour mettre un terme au chaos dans lequel il se débat de procéder à l’adoption d’une loi des syndicats à même d’assurer la transparence de leur gestion et leur démocratisation et recouvrer la confiance des salariés dans l’action des organisations syndicales (…) En  ce qui concerne la revendication de l’augmentation générale des salaires et de la révision du système fiscal y afférent, le responsable syndical a mis en avant qu’il s’agit d’ores et déjà d’une nécessité sociale et économique impérieuse pour sauver la classe moyenne et soutenir la résilience des salariés face aux vagues de hausse des prix et du coût de la vie. Quant aux revendications essentielles relatives à la révision des lois électorales professionnelles dans les secteurs public et privé pour garantir la transparence et la représentativité authentique, Aïdi a rappelé qu’il y a un déséquilibre quant à la règle de la représentativité adoptée dans les secteurs public et privé, notamment numérique (…), déséquilibre qui reflète l’absence de logique et de démocratie en matière de distribution des sièges, de découpage électoral… De même, a-t-il déployé, que l’on constate une absence totale de définition des listes des établissements et secteurs professionnels et productifs concernés par les élections… Dans la même veine, d’autres interrogations tout aussi pertinentes et cruciales ont été abordées dans cet entretien au demeurant opportunément circonstanciel. Elles se sont focalisées sur la réforme des systèmes de la retraite au Maroc, la loi de la grève tant attendue que le gouvernement s’activerait à la mettre en œuvre au cours de ce mandat et la probabilité de l’émission prochaine de la loi des syndicats. Pour ce qui est de la question de la réforme des systèmes des retraites, le dirigeant de la Fédération démocratique du travail a indiqué que la position de sa centrale syndicale est une position constante et de principe et que cette institution estime que les mesures normatives relatives à l’augmentation de l’âge de la retraite et des cotisations mais aussi la réduction de la moyenne de comptabilisation des pensions ne sont en fait que des améliorations éphémères et fragmentées occasionnant par ailleurs des coûts exorbitants et la vulnérabilité du pouvoir d’achat des concernés de même qu’elles ne constituent point des solutions pérennes à la crise des caisses. « Aussi, considérons-nous dans la FDT que la solution doit impérativement provenir de l’opérationnalisation de l’outil de la solidarité par l’obligation de l’adhésion de l’ensemble de la population active aux systèmes de retraite et la normalisation de toutes les caisses dans une seule caisse avec deux pôles public et privé… », a développé Youssef Aïdi en soulignant que cela suppose une décision audacieuse à l’instar de la directive de Sa Majesté le Roi ayant trait au dossier de la protection sociale… Abordant ensuite la loi de la grève, le conseiller parlementaire usfpéiste a mis en avant qu’il faut distinguer la loi organique de la grève en tant que texte supposé encadrer un droit constitutionnel clair et précis garantissant cette pratique d’une manière complètement fluide de ce que le gouvernement voudrait adopter en réponse aux appels répétés … D’autre part, Youssef Aïdi a considéré, concernant la loi des syndicats, que celle-ci doit être prioritaire par rapport à la loi de grève car c’est la seule loi à même de mettre un terme à la situation chaotique du paysage syndical car cela aura le mérite de favoriser le suivi et l’évaluation de l’action des syndicats et le contrôle de leurs finances (…) Rachid Meftah

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