Maroc - SPORT-IVOIRE.CI - A La Une - 26/Mar 17:12

Rallye Bandama : du mythe à l’essoufflement ?

Autres Sports - Auto-Moto1969, le premier Rallye Bandama prend le départ. Durant 14 ans, il sera une épreuve du WRC. Que reste-t-il aujourd’hui de cette course mythique et de ses 5 000 km de piste ?   Rallye Bandama : du mythe à l’essoufflement ? En 1969, un baroudeur français et planteur de bananes du nom de Jean-Claude Bertrand décide de réaliser son rêve : organiser le premier rallye de Côte d’Ivoire. Bien avant le Paris-Dakar, le rallye Bandama s’impose comme un incontournable du sport mécanique. Il fait encore aujourd’hui vrombir les moteurs et enchanter les parieurs.   H2 La naissance du Rallye Bandama Chaque année, c’est la même question qui revient encore et encore : qui pour vaincre le Bandama ? La course automobile la plus excitante pour parier en Afrique. Pourquoi ? Parce qu’il n’est pas même sûr qu’un pilote parvienne à la finir.  1972, la quatrième édition du Rallye Bandama espère sacrer un équipage. Pour faire venir certains des plus grands coureurs de l’époque, Jean-Claude Bertrand met les petits plats dans les grands et propose une prime au vainqueur de 100 000 francs. En cette décennie 1970, une telle somme correspond aujourd’hui à 74 123 141 FCFA. Une véritable fortune. C’est peine perdue, aucun concurrent ne parviendra au bout de l’aventure. Alors, pour l’édition 1973, il est décidé de rendre la course un peu moins difficile, mais un mythe est né.    H2 1973 : 59 partants - 51 abandons La Bandama de 1973, c’est un tracé de 4 000 km dont 80% du trajet se fait sur de petites pistes en terre battue. Vitesse moyenne des coureurs : 100 km/h. Entre l’Harmattan, le brouillard et les accidents contre des camions qui partagent les pistes, la course est un enfer. En 3 étapes, 23 équipes ont déjà signifié leur abandon à l’organisation. Presque tous les autres suivront. Entre les crevaisons, les accidents sur des souches et les retournements sur le toit, plus personne n’est sûr qu’au terme de la septième étape un seul pilote franchisse la ligne d’arrivée. D’autant plus qu’entre Daloa et Abidjan, la météo s’en mêle à nouveau. Une pluie tropicale s’abat sur les coureurs et les trombes d’eau qui tombent, menacent de mettre tout le monde hors temps. Finalement, c’est le duo Herrmann - Schüller qui franchit la ligne d'arrivée, avec seulement 7 minutes d’avance devant les deuxièmes : Larrousse - Dreyfus.   H2 Un rallye 100% ivoirien Depuis sa première organisation en 1969, le Rallye Bandama est 100% ivoirien. Si son lancement s’est fait par des Français, leur but était limpide : créer une véritable fédération ivoirienne de sport automobile. Deux ans auparavant, Gaston Gardelle avait déjà posé les bases de ce qui deviendra la FISA (Fédération Ivoirienne de Sport Automobile), en créant l'Écurie Ivoire. En 1969, les 1 115 km de piste de la première Bandama lancent définitivement l’épopée du sport automobile en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, c’est le franco-ivoirien Alain Ambrosino, vainqueur de l’édition 1988, qui préside la FISA. Pour lui, une chose est sûre : « Le rallye Bandama fait partie du patrimoine de la Côte d’Ivoire ». Son rêve, retrouver le WRC, dont le Bandama faisait partie entre 1978 et 1992. Pour y parvenir, il faut le soutien du gouvernement, car l’organisation du Rallye WRC coûte extrêmement cher. Le Rallye Bandama s’est aussi un peu refermé sur lui-même. Terminés les 5 000 km de piste, qui traversaient toute la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, les spéciales ne dépassent plus les 300 kilomètres, et se contentent de tourner autour de Yamoussoukro. L’âge d’or du Bandama est-il passé, ou pourra-t-il, grâce à la volonté du gouvernement, favoriser l’essor de tous les sports, retrouver ses lettres de noblesse ? Chamade YAH avec SERCOM