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En vidéo - 8-mars: Pourquoi un tel «backlash» antiféministe?

Cette Journée internationale du droit des femmes prend une ampleur particulière cette année à la suite des reculs enregistrés en la matière ces derniers mois. Peut-on aller jusqu’à parler d’un «backlash»?Avènement des tradwives, persécution des Afghanes, arrivée de masculinistes au pouvoir particulièrement aux Etats-Unis, musellement des féministes en Corée du Sud, recul de l’accès à l’avortement un peu partout dans le monde. La liste des droits des femmes remis en question dans le monde est longue.Selon les études sociologiques sur le sujet, la vague antiféministe contemporaine a débuté dans les années 2000 avec la popularisation des réseaux sociaux. Mais le phénomène de backlash est bien plus ancien.Gloria Stenheim disait déjà en 1985: «La structure du pouvoir est en backlash.»Six ans plus tard, un livre de référence en la matière sortait: Backlash: The Undeclared War Against American Women. Il empruntait pour de bon le terme «backlash», jusque-là employé à propos des droits civiques, pour l’appliquer au féminisme. L’analyse de Susan Faludi est toujours d’actualité aujourd’hui.Mais il faut prendre ce concept avec des pincettes, selon Pauline Milani, historienne contemporanéiste, spécialiste de l’antiféminisme à l’Université de Fribourg. «Il faudrait éviter de comprendre le backlash comme un retour en arrière parce que ça sous-entend en fait que l’histoire, ce serait une marche linéaire vers le progrès, vers l’émancipation, ce que ce n’est pas en fait, parce que les progrès sociaux ont toujours été le résultat de luttes très intenses et ont toujours été contestés».Avec l’écho que connaissent les discours conservateurs haineux dernièrement, on pourrait se demander si les féministes ne sont pas en train de perdre la bataille médiatique. Non, pour Pauline Milani: «Les mouvements féministes se défendent face à ces réactions».Après le 8 mars, la prochaine échéance pour mesurer la force des deux camps sera certainement le 14 juin pour la grève des femmes.