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«Slocum et moi», un émouvant voyage sur des mers intérieures

Jean-François Laguionie signe avec «Slocum et moi» un film d’animation beau et poétique. Un émouvant récit d’apprentissage en même temps que l’histoire du rapprochement entre un jeune garçon et son beau-père, qui l’a élevéLoin de l’animation dominante, le Jurassien Jean-François Laguionie, né il y a 85 ans à Besançon, élève et héritier du grand Paul Grimault (auteur en 1980 du chef-d’œuvre Le Roi et l’Oiseau), mène une carrière aussi discrète qu’essentielle. Poète et esthète préférant créer des ambiances plutôt que de tout miser sur la narration, il a réalisé de manière artisanale et patiente six longs métrages depuis Gwen, le livre de sable (1984). Véritablement révélé avec Le Château des singes (1999), il a notamment donné vie à des personnages d’une toile inachevée par son peintre pour parler de création et de tolérance (Le Tableau, 2011) et fait d’une vieille femme coincée dans une station balnéaire vidée de ses vacanciers l’héroïne d’une bouleversante réflexion philosophique sur le temps qui passe (Louise en hiver, 2016).Son septième long métrage, Slocum et moi, se déroule dans les années 1950, au bord de la Marne. D’emblée, il se dégage du récit une douce nostalgie, transcendée par une approche graphique proche parfois du travail de Sempé. François, 11 ans, vit avec ses parents, Pierre et Geneviève, cette dernière – fan de Gary Cooper – étant aussi lumineuse que le premier est taiseux, clope toujours vissée au bec. Pierre est en réalité le beau-père de François. Mais même si le père biologique qu’il n’a pas connu va lui demander de venir passer les fêtes de Noël avec lui, le gamin est attaché à celui qui l’a élevé. Et qui a trouvé un autre moyen de communiquer avec lui.Voir plus