Maroc - LE TEMPS - Tous - 10/Jul 19:12

«Sting», petit film avec grandes frayeurs pour les arachnophobes

Canal+ propose un suspense australien qui raconte la fascination d’une adolescente pour une araignée. Bien sûr, celle-ci n’est pas câlineVoilà un film proposé par Canal+ qui aurait pu passer au Festival international du film fantastique de Neuchâtel, ou qui peut compléter la palette des fidèles qui s’y rendent cette semaine. Sting ajoute une couleur à la palette déjà fournie des fictions arachnophobiques. La couleur est plutôt sombre: nous sommes dans un bâtiment d’habitation aux appartements peu éclairés, alors que la cité est écrasée par une tempête de neige. Le huis clos est assuré. Quelque chose est tombé de l’espace, nous signale-t-on. Dans l’un des locatifs, une préado à la vie complexe – famille recomposée, le père n’est pas son géniteur – accueille une araignée qui pourrait avoir un lien avec la chute cosmique. La fille la trouve d’autant plus cool que l’insecte communique un peu, émettant deux notes quand il a faim. La rétrospective du NIFFF 2025: L’hôpital, cet enfer: de sombres visions de la santé au NIFFF L’araignée qui monte, qui monte Et la chose a souvent faim. Pis, elle grossit au fur et à mesure qu’elle ingurgite, d’abord, des cafards glanés – sans peine – par l’ado. Oui, la bâtisse laisse à désirer. Qu’importe, la sympathique araignée va vouloir passer à des plats plus consistants.L’histoire se déroule à New York, mais Sting est une création australienne. Scénariste et réalisateur, Kiah Roache-Turner avait fourni Road of the Dead dix ans plus tôt. Là, il réalise une belle performance de fiction horrifique enfermée, tout en jouant avec les couloirs et les voies d’aération qui relient les appartements. Tout cela n’est pas si affreux sur le plan visuel, le monstre se montre peu et ses cocons cachent le piteux état de ses victimes.L’auteur joue sur différents tons avec talent. On a une légèreté assumée à plusieurs moments, comme l’intervention – qui sert de scène d’ouverture – d’un dératiseur obsédé par la concurrence. Les mésaventures au milieu des toiles versent aussi dans la fable familiale pour structurer un peu l’ensemble. On a également un portrait d’ado complexe, denrée assez rare dans le registre de l’épouvante. Un joli film de festival donc, et qui se découvre sans peine un soir d’été de pluie. Lire aussi: Au NIFFF: «Hotspring Sharkattack», méfions-nous des stations thermales japonaises, rongées par les requins «Sting». Un film de Kiah Roache-Turner (Australie, 2024) de 1h31. A voir sur Canal+.