Maroc - LE TEMPS - Tous - 26/Jun 18:56

Notes à l’école: Economiesuisse devrait revoir sa copie

OPINION. Des tests standardisés au secondaire et en fin de scolarité pour tous les élèves et harmonisés au niveau national, comme le suggère la faîtière Economiesuisse, sont une fausse bonne idée qui passe à côté de son but, écrit le pédagogue de la HEP Vaud Raphaël PasquiniEn cette période de fin d’année scolaire, synonyme de remise de bulletins et de diplômes, les notes attirent plus que jamais l’attention. Economiesuisse a pris position sur cette question en février dernier, dans un dossier politique intitulé «Débat sur les notes à l’école: on s’égare… ». Rédigé en collaboration avec l’Union patronale suisse, ce texte affirme que les notes délivrées par l’institution scolaire ne sont pas suffisamment pertinentes, équitables, et surtout, ne permettent aucune comparaison des performances des élèves à large échelle. Ce constat conduit nombre d’entreprises à recourir à des tests standardisés (par exemple, le Multicheck) ou à leurs propres évaluations pour optimiser l’adéquation entre le profil du jeune et le milieu professionnel. Pour pallier ce problème, l’instance juge urgent de faire passer des tests standardisés au secondaire et en fin de scolarité à tous les élèves. Harmonisés au niveau national et établis en collaboration avec tous les acteurs concernés (CDIP, Sefri, associations d’employeurs et associations professionnelles de l’éducation), ces tests rendraient les notes plus justes et donc plus exploitables.La préoccupation d’Economiesuisse mérite d’être entendue. En effet, les notes restent à juste titre un outil de communication compréhensible et incontournable. Mais la plupart du temps, les informations qu’elles délivrent sont insuffisantes pour connaître les réels acquis et marges de progression du jeune. Sur ces points, les auteurs ont (malheureusement) raison: la recherche observe depuis plus d’un siècle que les notes, le plus souvent, n’ont qu’une faible valeur informative et servent principalement à trier les élèves, avec tous les effets pervers que l’on connaît. Mais c’est dans la solution qui est envisagée pour contourner le problème que le bât blesse: l’argumentaire proposé s’égare, pour au moins trois raisons.Voir plus