Maroc - LE TEMPS - Tous - 08/Jul 19:32

A Aix-en-Provence et Arles, la modernité éblouit le festival

Les deux créations contemporaines du festival lyrique, signées Barrie Kosky et William Kentridge, illuminent la programmation 2024La forme contemporaine en majesté au Festival d’Aix-en-Provence. Pas de création sur les grandes scènes cette année, mais des pièces nichées dans des espaces intimes. En ville, les deux œuvres présentées sous le titre générique Sounds and Fragments, occupe le petit Théâtre du Jeu de Paume. Mises en regard, et en continuité par le truchement d’un violon, elles concentrent l’expression et le sens jusqu’au noyau des textes. En à peine plus d’une heure trente, le metteur en scène Barrie Kosky et l’éclairagiste Urs Schönebaum stupéfient. Sur un plateau complètement nu, plongé dans l’obscurité, ils rendent une multitude de climats et d’images mentales, entre profération épouvantée et délicatesse, ombre et clarté.Il y a d’abord Eight Songs for a Mad King, du compositeur Maxwell Davis. L’œuvre a été créée en 1969 sur un livret de Randolf Stow. Première stridence, déflagration sonore et ambiance catastrophique. L’Ensemble contemporain (EIC), dirigé par Pierre Bleuse, et l’incroyable baryton Johannes Martin Kränzie, plongent la salle dans la destruction et la folie du roi Georges III d’Angleterre. Ivre de solitude et de visions hallucinées, le dément voulait apprendre à chanter à ses oiseaux. Mais il est aussi le porte-voix des traumatismes de l’Homme face à la mort, la violence de l’abandon et la désespérance d’une vie sans espoir ni solution.Voir plus