Maroc - LE TEMPS - Tous - 03/Jul 19:03

Trente ans de prison pour l’auteur de la fusillade de Grandson en 2020

Le Français de 25 ans, qui a reconnu sa culpabilité, risquait la réclusion criminelle à perpétuitéL’auteur de la fusillade de Grandson, qui avait fait deux morts lors d’une transaction de drogue qui avait mal tourné, écope de 30 ans de prison. Ce Français a été condamné mercredi soir par les assises du Doubs à BesançonLa peine prononcée contre le Franc-Comtois de 25 ans n’est pas assortie de période de sûreté. Invité à prendre la parole par la présidente de la cour, l’accusé s’est adressé à l’assistance et a balbutié: «Je m’excuse auprès des familles de victimes», avant que l’audience ne soit levée.Le jeune homme avait reconnu sa culpabilité. Il risquait la réclusion criminelle à perpétuité, tandis que le Parquet avait requis une peine de 30 ans assortie d’une mesure de sûreté de 15 ans. ### Drogue remplacée par du savon Les faits remontent au 29 février 2020 lorsque deux personnes avaient perdu la vie et trois autres avaient été blessées dans un appartement de la rue Basse de Grandson. Les victimes, des Suisses d’une vingtaine d’années, avaient commandé six kilos de cannabis au jeune homme. Mais ce dernier avait remplacé la drogue par du savon et, quand ses clients avaient réalisé le subterfuge, il leur avait tiré dessus. Il avait pris la fuite, avant d’être arrêté quelques jours tard à Besançon. ### Intention homicide caractérisée «Chaque tir était voulu, destiné à une victime, visant un organe vital, touchant toutes les victimes au niveau de la tempe ou de la tête», a relevé l’avocate générale, Margaret Parietti. «Il n’y a pas de place à la qualification de coups mortels avancée par la défense, ça ne peut pas s’expliquer dans le dossier», a-t-elle insisté, estimant l’intention homicide caractérisée. Julien Vernet, un des avocats de l’accusé, avait plaidé les coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner, insistant sur la notion de tirs de panique. L’accusé s’était en effet retrouvé ce jour de février 2020 entouré de six inconnus dans un appartement exigu de Grandson, alors que la transaction entre vendeurs et acheteurs de cannabis devait initialement se dérouler sur un parking. Un expert psychologue a toutefois estimé que l’homme n’était pas quelqu’un d’émotif et qu’il n’avait qu’un but, récupérer l’argent pour payer une dette. ### «Enorme soulagement» Pour Baptiste Monnot, un des avocats des parties civiles, «ce verdict constitue un énorme soulagement car la cour d’assises a retenu l’élément intentionnel dans le meurtre, alors que l’accusé avait un discours très ambigu par rapport à tout ça. Et il était inadmissible pour les parties civiles d’entendre que le fait de tuer quelqu’un en lui tirant une balle dans la tête n’était pas fait volontairement». La France n’extradant pas ses ressortissants vers la Suisse, deux procédures judiciaires avaient été ouvertes et instruites en parallèle dans les deux pays, ceux-ci travaillant «en étroite collaboration», avait souligné à l’époque le procureur de Besançon, Etienne Manteaux. Le ministère public du canton de Vaud a lui indiqué à l’AFP avoir «suspendu sa procédure pénale dans l’attente d’un jugement français exécutoire.»