Maroc - LE TEMPS - Tous - 12/Jun 06:17

«The Buriti Flower», avec les Indiens Krahô du Brésil

Film d’ethno-fiction à la fois poétique et engagé, le deuxième long métrage de João Salaviza et Renée Nader Messora nous immerge dans la vision du monde d’un peuple autochtone menacé. Une œuvre vraiment originaleLe Portugais João Salaviza et la Brésilienne Renée Nader Messora forment un tandem de cinéastes qui a percé en 2018 à Cannes avec Le Chant de la forêt, rare film à témoigner de la réalité autochtone du Brésil. Les voici de retour avec Crowrã – The Buriti Flower, sorte de bis repetita plus élaboré, et qui a lui aussi remporté un prix dans la section Un Certain Regard. Et c’est un film qui vaut vraiment le détour, en particulier pour comprendre que notre vision du monde occidentale, rationaliste et capitaliste, n’est pas la seule, qu’il en existe d’autres pas plus bêtes et même nettement plus sages dans l’optique de l’avenir de notre planète.Peuple indien du Cerrado, la savane brésilienne, les Krahô voient leur territoire réservé (dans l’Etat du Tocantins, au nord-est du Brésil) constamment menacé par des éleveurs, bûcherons et autres braconniers désireux de transformer ses ressources en argent. Pour nous présenter leur réalité, le film choisit une approche impressionniste plutôt qu’un fil narratif continu. A un moment, il est question d’un accouchement plus ou moins imminent, à un autre d’une vache égarée dans la forêt et «chassée» par les enfants, puis d’un intrus indésirable à moto, etc. En émergent peu à peu l’image d’une communauté villageoise ainsi que les personnages de la petite Jotàt, de sa mère Patpro et de l’oncle chamane de celle-ci, Hyjnõ.Voir plus