Maroc - LE TEMPS - Tous - 12/Jun 13:47

Les organisateurs des épreuves de ski de Zermatt et Cervinia mis en examen en Italie

Quatre personnes ont été mises en examen par le parquet d’Aoste. Un «délit environnemental» leur est reproché à la suite de travaux non autorisés sur le site qui aurait dû accueillir la Coupe du monde de skiLes courses de Coupe du monde de ski de Zermatt-Cervinia – qui n’ont jamais eu lieu – refont parler d’elles. Non pas sportivement, mais judiciairement. L’enquête ouverte par le parquet d’Aoste sur les travaux effectués sur la piste de la «Gran Becca» a abouti à la mise en examen de quatre personnes: le président des remontées mécaniques de Cervinia et son prédécesseur, un conducteur de pelleteuse et le président du comité d’organisation suisse de l’épreuve Franz Julen.La polémique autour de ces épreuves a enflé en octobre dernier. En cause: les images des pelleteuses éventrant le glacier du Théodule afin de préparer le tracé. L’affaire a gagné en importance au fil des jours. Au point que la Commission cantonale valaisanne des constructions se penche sur le sujet, pour constater qu’une partie de la piste se situait «hors de la zone de ski», tandis qu’une autre partie se trouvait «dans la zone de ski mais hors du périmètre de pistes homologué». La surface concernée étant toutefois «très faible».Lire aussi: Cette année encore, la piste de Zermatt-Cervinia n’aura pas vu l’ombre d’une course ### Une excavation longue de 330 mètres Au point également que le parquet d’Aoste ouvre une enquête, fin octobre 2023. Enquête qui aboutit donc aujourd’hui à la mise en examen de quatre personnes. Selon l’agence de presse italienne Ansa, l’accusation leur reproche d’avoir réalisé sans autorisation une excavation longue de 330 mètres et large de 8 mètres. Les organisateurs précisent que cela concerne «une courte piste de liaison provisoire sur le territoire italien, qui permettait aux athlètes, aux bénévoles et aux dameuses de rejoindre la piste de Coupe du monde «Gran Becca» depuis Testa Grigia». Contacté par le média italien AostaSera après cette annonce, l’avocat des deux dirigeants italiens et du conducteur de pelleteuse a «rejeté toutes les accusations» et a déclaré que ses clients avaient «agi dans le plein respect de la loi». Côté suisse, le responsable des médias du Matterhorn Cervino Speed Opening indique également que les organisateurs sont «convaincus que la suite de la procédure confirmera la légalité des travaux». Lire notre chronique: Zermatt: les anges, la bête et le glacier ### «Les Italiens ont pris les choses au sérieux» Président de l’association Avocat-e-s pour le climat, Arnaud Nussbaumer-Laghzaoui se réjouit, lui, «du fait que les Italiens ont pris les choses au sérieux et avec toute la diligence nécessaire». Dans cette affaire, son association a été mandatée par le WWF, Pro Natura et Mountain Wilderness Schweiz, cette dernière ayant dénoncé les travaux sur le glacier. Elle indique ne pas avoir eu accès au dossier pour suivre ses démarches sur le plan pénal. «Comme nous ne sommes que dénonciateurs, cet accès nous a été refusé», précise l’avocat. Les deux premières éditions de ces courses transfrontalières entre la Suisse et l’Italie, qui auraient dû devenir les épreuves disputées à la plus haute altitude, avaient été annulées en raison de la météo. Ces épreuves ont ensuite été définitivement rayées du calendrier par la Fédération internationale de ski (FIS) en mars. En représailles, Zermatt a annoncé, mi-avril, qu’elle n’accueillerait pas les skieurs professionnels suisses et étrangers cet été, alors qu’elle est traditionnellement une terre d’entraînement pour les élites internationales. Lire aussi: En représailles à son exclusion de la Coupe du monde, Zermatt prive d’entraînement l’élite mondiale du ski