«L’Acajou», de l’écrivain russe Boris Pilniak: le bois dont les rêves sont faits

Désenchanté du communisme, Boris Pilniak en dressait un portrait sévère dans un bref roman fulgurant publié en 1928, avant d’être fusillé pour espionnage. «L’Acajou» reparaît aujourd’hui dans «La bibliothèque de Dimitri»En 1929, Boris Pilniak, écrivain russe phare, fêté en Russie et dans le monde entier, s’attire les foudres de la critique pour avoir publié, à Berlin, sans attendre l’autorisation de la censure de son pays, le bref roman L’Acajou, qui donne une image peu flatteuse de l’après-révolution de 1917. Ecrivain libre, frondeur, Pilniak tentera de se racheter en réécrivant son livre, gommant ses aspérités et sa violence, accouchant d’une version édulcorée, La Volga se jette dans la Caspienne. Trop tard, hélas, il était tombé en disgrâce. Gorki a exécuté son œuvre en quelques mots: «C’est une littérature de pur chaos.»Pilniak fut victime des purges staliniennes. Arrêté en 1937, il meurt fusillé en 1941, sous prétexte d’avoir été un espion pour le compte des Japonais. Il laisse derrière lui un autre grand livre, L’Année nue, de 1922, traduit depuis chez Gallimard et qui, novateur, osait dépeindre la brutalité de la révolution. Il avait 43 ans.Voir plus

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