Maroc - LE TEMPS - Tous - 19/Aug 17:54

Aux Jardins Musicaux de Neuchâtel, requiem pour un piano

On connaît ceux de Mozart, Brahms ou Fauré. Au festival de Cernier, un jeune duo suisso-italien propose ce jeudi dans «Lux Aeterna» sa propre version de la messe de requiem. Au programme de la cérémonie, un piano désossé, du playback et de la maliceC’est un mot chargé d’ombres. Dès qu’on le prononce, le requiem évoque ce qui n’est plus. Il convoque ces adieux solennels, eau bénite et encensoir, que sont traditionnellement les messes funéraires catholiques. Leur liturgie filée de musique, inspirant à son tour de grandes œuvres du répertoire classique dont le célébrissime Requiem de Mozart, qui prenait ironiquement la forme d’une partition-testament en 1791. Le requiem sonne le trépas et célèbre le repos éternel – en l’occurrence dans Lux Aeterna, performance donnée ce jeudi au festival neuchâtelois Les Jardins Musicaux, celui… d’un piano.Il y a trois ans, Ludmilla Mercier et Andrea Zamengo, alors étudiants en master en Composition Creative Practice à Berne, trouvaient dans la cour de leur haute école de musique un vieil instrument à queue. Exposé aux éléments, attendant désespérément qu’on l’effleure, abîmé et terriblement désaccordé. De quoi faire naître l’étincelle dans l’esprit téméraire des deux jeunes musiciens. La première est d’origine genevoise, formée à l’Institut Jaques-Dalcroze et au Conservatoire avant des études de flûte traversière. Le second est Italien et amoureux des percussions, découvertes au hasard d’une console Wii avant qu’elles ne l’emmènent, lui aussi, au plus haut niveau de formation musicale. Après ces parcours dans les clous, c’est la soif de mouvement et d’expérimentation qui a emmené Ludmilla Mercier et Andrea Zamengo sur les bancs de cette filière bernoise unique en son genre. Ils se rencontrent là, dans ces cours où la créativité s’exprime librement, où la composition compte autant que la théâtralité.Voir plus