Maroc - LE TEMPS - Tous - 09/Aug 20:14

Ivre de liberté, la jeunesse en chef d’orchestre de Dacca

Après avoir fait chuter Sheikh Hasina, les étudiants imaginent le Bangladesh dont ils rêvent. Alors que l’économiste Muhammad Yunus peaufine son gouvernement, la jeunesse de Dacca repeint les murs de la capitale et remplace les agents de la circulation, qui se font encore attendre«Nous peignons le Bangladesh que nous voulons demain», explique Fabia, une étudiante de 21 ans. Ce n’est pas qu’une métaphore. Avec ses amies, certaines voilées, certaines pas, certaines portant le bindi hindou sur le front, Fabia a les mains dans la peinture. Le groupe a entrepris de repeindre un de ces longs murets que l’on trouve en Inde ou au Bangladesh, souvent recouverts de messages politiques. En quelques semaines qui ont vu le régime de Sheikh Hasina s’effondrer face à une révolte portée par la jeunesse, le muret en est à son deuxième lifting.«Après la répression sanglante des étudiants, nous voulions abattre la dictature de Sheikh Hasina. Sur le coup de la colère, nous avions recouvert les portraits liés au régime d’insultes très violentes», raconte Fabia. Comme les autres jeunes présents sur le trottoir, elle a été enthousiasmée par le serment, la veille, du Prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, à la tête d’un gouvernement temporaire. «Hasina est partie et ces slogans semblent désormais inappropriés. Nous les remplaçons par des messages d’unité du peuple du Bangladesh pour l’égalité et la démocratie.»Voir plus