Maroc - LE TEMPS - Tous - 30/Aug 14:30

Nick Cave, un album pour retrouver un peu de lumière

Sorti ce vendredi, le 18e album enregistré par le rockeur avec ses Bad Seeds, «Wild God», a quelque chose de lumineux, là où les précédents fouillaient les ténèbres«I woke up this morning with the blues all around my head/I felt like someone in my family was dead/I jumped up like a rabbit and fell down to my knees.» Ainsi commence Joy, 4e morceau de Wild God, le 18e album de Nick Cave & The Bad Seeds. «Je me suis réveillé ce matin avec le blues autour de ma tête/J’avais le sentiment que quelqu’un dans ma famille était mort/J’ai sursauté comme un lapin et je suis tombé à genoux.» Le rockeur australien expatrié en Angleterre, 67 ans dans quelques semaines, chante cela de sa voix de crooner abîmé, avec ce timbre de baryton qui instantanément pénètre au plus profond de l’âme. Forcément, on repense alors immédiatement à la mort tragique de son fils Arthur, 15 ans, tombé en 2015 d’une falaise de Brighton.Cette disparition hantera les sombres Skeleton Tree (2016) et Ghosteen (2019), deux albums qui parlent de deuil, d’absence, de fantômes et de résilience. Même si cela sonne comme un cliché, Nick Cave a trouvé dans la musique un moyen d’exorciser sa douleur. Les concerts qui ont suivi la sortie de ces deux enregistrements tout en nuances et en retenue, là où le chanteur s’est souvent aventuré vers un rock plus âpre et parfois même magnifiquement dissonant, ont d’ailleurs été d’une renversante densité. Nick Cave y prenait des airs de prédicateur pour descendre dans la fosse, fendre la foule, la faire asseoir puis l’exhorter à faire corps avec lui, avant de plus tard inviter une partie de son public sur scène.Voir plus