Maroc - LE TEMPS - Tous - 11/Sep 09:11

«Une autre vie que la mienne», toute une vie trans

Les Polonais Malgorzata Szumowska et Michal Englert plaident dans un film romanesque pour une meilleure compréhension de la transidentitéBombe à l’intention d’une Pologne conservatrice, Une autre vie que la mienne atterrira sûrement plus doucement dans nos salles, dans le sillage de l’Emilia Pérez de Jacques Audiard. Pas que les films sur la transidentité soient légion, mais on en a vu un certain nombre ces derniers temps (The Danish Girl, Una mujer fantastica, Girl, L’Immensità, 20 000 espèces d’abeilles, sans oublier les documentaires Petite Fille ou Orlando, ma biographie politique), dont le propos commence à infuser: le sexe et le genre sont des notions distinctes et la nature peut se tromper par un mauvais alignement qui provoque troubles d’identité et souffrances pour la personne concernée. Présenté en compétition à la Mostra de Venise 2023, le film de Malgorzata Szumowska et Michal Englert aborde la question de manière à la fois didactique et empathique.Il convient de rappeler que ce couple de cinéastes polonais n’est pas des premiers venus. En 12 longs métrages depuis 2000, Szumowska s’est employée à secouer le cocotier en abordant frontalement divers sujets sociétaux, avec Englert d’abord comme chef opérateur puis coscénariste et enfin coréalisateur. Et ceci avec plus de finesse et de talent de mise en scène qu’Agnieszka Holland, aînée américanisée, comme en témoignent leurs trop rares films distribués en Suisse: Elles (sur la prostitution estudiantine), In the Name of… (l’homosexualité dans le clergé), Body (le mal-être physique et mental) et Mug (l’identité en question après un changement de faciès). Seule constante, ils se placent toujours du côté de l’individu victime de préjugés.Voir plus