Maroc - LE TEMPS - Tous - 11/Sep 13:11

Didier Roustan, mort d’une certaine idée du football

Décédé à 66 ans, le journaliste français a marqué toute une génération. Il aura passé le début de sa carrière à montrer que le football n’était pas rien, et ses dernières années à rappeler qu’il n’est pas tout, s’efforçant entre les deux de passer de la parole aux actesC’était l’époque où le présentateur de l’émission Téléfoot hésitait à souhaiter le «Bonsoir» ou le «Bonjour» aux téléspectateurs tant l’horaire était tardif. En ce temps-là, le jeu de football était chose vulgaire et peu considéré par la télévision. L’émission Stade 2, une tablée de vieux garçons portant la cravate, des lunettes fumées et une mine satisfaite, s’était permis le luxe de refuser le droit – alors gratuit – de diffuser les buts du Championnat de France, au prétexte que «ça n’intéressera personne!». C’est ainsi que TF1 hérita de Téléfoot et assez vite de Didier Roustan, décédé le 11 septembre à l’âge de 66 ans des suites d’une maladie.Il n’avait que 19 ans et pour seuls bagages son bac et ses années de libéro dans les équipes de jeunes de l’AS Cannes. Elevé en toute liberté par des grands-parents trop bons et des parents absents, il avait trouvé dans le football d’abord un amour de substitution puis une boussole à l’âge des mauvaises fréquentations. Il lui en était resté un culot, une aisance et ce sentiment que le football était bien plus qu’un sport. A travers le petit écran de la fin des années 1970, Didier Roustan avait l’air à la fois d’un grand frère et d’un ovni.Voir plus