Maroc - LE TEMPS - Tous - 29/Aug 05:05

Moi, Jeong-ah, Nord-Coréenne et déserteuse

Présidente d’une ONG basée à Séoul, Kim Jeong-ah est venue mercredi à l’ONU à Genève témoigner des horreurs de l’exil auxquelles sont confrontées les femmes de Corée du Nord. Elle dénonce la misogynie du régime de Pyongyang et l’infamie du trafic d’êtres humains à la frontière chinoiseAprès les terribles épreuves qu’elle a traversées, Kim Jeong-ah pourrait se contenter de vivre une vie tranquille à Séoul, en Corée du Sud. «Ce n’est toutefois pas mon destin, relève-t-elle. Je me dois de raconter le parcours tragique des femmes nord-coréennes» qui fuient le régime dictatorial de Pyongyang. Celles-ci représentent 90% de tous les déserteurs vers la Chine, dont le nombre a culminé à environ 100 000 pour retomber à quelque 10 000 aujourd’hui.Kim Jeong-ah, 47 ans, est venue mercredi à l’ONU à Genève à l’occasion de la préparation de l’Examen périodique universel auquel la Corée du Nord va devoir se soumettre le 7 novembre prochain au Conseil des droits de l’homme. Une révision par les pairs qui dresse un bilan en matière de droits humains. L’événement promet de se dérouler sous haute tension. Le régime de Kim Jong-un est connu pour son aversion envers les critiques du régime. A Genève, une protection discrète veille à la sécurité de la militante des droits des femmes. Près d’elle, son mari sud-coréen l’observe discrètement, admiratif. Au cours de la conversation toutefois, Kim Jeong-ah devient soudain nerveuse et regarde autour d’elle. Mais il n’y a rien à signaler.Voir plus