Maroc - LE TEMPS - Tous - 24/Oct 14:12

La solitude stratégique de la République islamique d’Iran

OPINION. Que changerait pour Téhéran son entrée au club des BRICS, actuellement en sommet à Kazan? Même après la signature d'un partenariat de 20 ans avec Moscou, l’Iran reste isolé, écrivent le professeur Mohammad-Reza Djalili et le chercheur Clément ThermeDepuis la Révolution islamique de 1979, la République islamique d’Iran a poursuivi une politique étrangère marquée par une méfiance vis-à-vis de l’Occident, un engagement idéologique fondé sur l’héritage khomeyniste et une quête d’indépendance. Si le slogan de la Révolution était bien «Ni Est, ni Ouest, République islamique», force est de constater que dès les années 1980, dans le contexte de la guerre froide, la politique étrangère de Téhéran penche déjà plus à l’Est qu’à l’Ouest.Après la désintégration de l’Union soviétique en 1991, cette approche a souvent conduit la République islamique dans un isolement international, notamment en raison des sanctions imposées par les Etats-Unis et leurs alliés à cause de son programme nucléaire controversé et de ses ambitions régionales. Pour atténuer cet isolement, Téhéran s’est tournée vers deux grandes puissances non occidentales: la Russie et la Chine. Cependant, malgré les partenariats stratégiques et économiques qui se sont renforcés ces dernières années, la République islamique n’a pas su sortir de ce que le chercheur russe Maxim Suchkov appelle le statut de «célibataire stratégique» de l’Iran et de la Russie. Dans le cas iranien, ce célibat tend même à se confondre avec une forme de solitude stratégique.Voir plus