En concert à Epalinges: Max Romeo, la part du diable

La légende jamaïcaine chante ce week-end au 1066 Festival. «Le Temps» l’a appelé pour parler de sexe, d’exorcisme et de télévisionIl coupe le son de la télévision pour vous parler quelques minutes: «Je suis un drogué d’écran, je voyage de l’Ukraine à Gaza. Si vous voulez un cours de géopolitique, je suis votre homme!» Venant d’un type qui chante depuis presque cinquante ans la guerre dans Babylone qu’il contemple depuis sa montagne, on est preneur. Mais voilà, Max Romeo prend l’avion cet après-midi de Kingston, Jamaïque, en Europe alors il préfère sourire, ajuster son gros bonnet de laine par 28 °C sans ombre et changer de sujet.Il est une légende, pas seulement à cause de son petit vibrato de crooner tropical mais parce qu’il est un des rares de sa génération à pouvoir vous raconter comment le reggae est né et comment les artificiers sonores d’une île aussi minuscule ont réussi à capturer le monde en reprenant la pop américaine mais à l’envers. Le producteur Lee Scratch Perry, par exemple, avec lequel il enregistre en 1975 son album le plus célèbre, War Ina Babylon: «Il était un sorcier, capable d’entendre tout ce dont la chanson avait besoin. On ne savait pas ce qu’on faisait, on voulait juste écraser la concurrence.»Voir plus