Maroc - LE TEMPS - Tous - 15/Sep 06:03

L’UDC a gagné la bataille des idées

CHRONIQUE. Est-ce la réalité qui a changé ou sa perception? Les figures humanistes historiques du PLR ont laissé la place à un durcissement du discours, en matière d’asile comme de sécurité, écrit notre chroniqueur Yves PetignatEst-ce qu’une députée libérale comme la Genevoise Martine Brunschwig Graf, qui présida durant douze ans la Commission fédérale contre le racisme, aurait encore sa place à la tête du groupe libéral-radical des Chambres fédérales? Est-ce qu’un sénateur radical humaniste comme le Neuchâtelois Raphaël Comte serait encore porté par les siens à la présidence du Conseil des Etats? Sans doute pas, à considérer les propos tenus ce lundi par leur coreligionnaire Jacqueline de Quattro après le vote du Conseil national pour supprimer les subventions de la Confédération à l’UNWRA, l’organisation onusienne d’aide aux réfugiés palestiniens. En 2006, la députée genevoise s’était opposée au durcissement de la loi sur l’asile contre l’avis de son parti. Pour sa part, le Neuchâtelois, défenseur de la parité en politique, très engagé pour les droits humains et contre les discours de haine, s’était souvent confronté aux siens sur ces sujets.Le ralliement des députés radicaux à la motion de l’UDC pour «suspendre immédiatement les subventions à l’UNWRA» n’est qu’un des épisodes de la lente ingestion des thèses de la droite nationaliste – migrations, asile, retour des frontières, aide humanitaire – par le vieux parti fondateur de la Suisse moderne. Le PLR a ainsi épousé sans aucune distance critique l’identification idéologique et mentale avec Israël cultivée par les milieux fondamentalistes et conservateurs proches de l’UDC. Suisse et Israël, «deux petits Etats entourés de gens méchants» et qui remplissent un rôle messianique. Au risque de bazarder la mission humanitaire que s’est donnée la Confédération, UDC, PLR et même une partie du Centre reprennent les thèses israéliennes contre les agences onusiennes. Sans marquer la moindre distance avec les critiques de certains dirigeants de l’Etat hébreu accusant le CICR d’inaction, d’inefficacité dans la libération des otages, voire de parti pris.Voir plus