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Le chanteur britannique, qui célèbre ce mois son 40e anniversaire, a sorti l’automne dernier un troisième album solaire, dans la foulée d’un concert montreusien qu’il a bien failli annulerL’été musical 2024 aura été marqué, en Suisse, par l’inauguration de la Scène du Lac, nouvel écrin sublime d’un Montreux Jazz Festival (MJF) obligé de se réinventer pour cause de rénovation du Montreux Music & Convention Centre. Parmi les belles affiches proposées par le rendez-vous lémanique, il y avait celle qui réunissait deux Anglais à la voix reconnaissable entre toutes: Sting et Rag’n’Bone Man. Mais il s’en est fallu de peu que le second, chanteur soul à la tonalité de baryton d’une profondeur hypnotique, ne déclare forfait. On devait lui parler dans l’après-midi, mais afin de préserver une voix vacillante, il avait à juste titre préféré tout miser sur sa performance du soir. D’autant plus qu’en 2018, terrassé par une bronchite, il avait déjà à la dernière minute dû renoncer à monter sur la scène de l’Auditorium Stravinski.Lorsqu’on finira quelques semaines plus tard par le joindre en visioconférence chez lui, dans le sud de l’Angleterre, il avoue que ce soir-là, à Montreux, il a réussi à éviter le pire. «Ma voix n’était qu’à 70%, mais ça a été… Vous avez en Suisse de bons médecins. J’ai reçu une injection et des médicaments qui m’ont permis de tenir. La simple idée de ne pas pouvoir jouer à Montreux était cauchemardesque, car c’est vraiment mon festival préféré au monde, je me sens en famille. En plus, Sting m’a fait le cadeau de regarder tout mon concert, c’était incroyable.»Lire aussi: Sting au Montreux Jazz, la chanson jusqu’à l’os Lorsque Rory Charles Graham, tel que Rag’n’Bone Man est né il y a bientôt 40 ans (il les fêtera le 29 janvier), évoque son amour pour Montreux et son public, qui «écoute intensément la musique tandis que dans les festivals anglais, les gens sont éméchés et hurlent tout le temps», il est sincère. C’est en effet en terres vaudoises que sa carrière internationale a en grande partie décollé. En 2016, quelques mois avant la sortie du single Human, son premier grand tube, prémices d’un album acclamé qui sortira l’année suivante, Claude Nobs, le fondateur du MJF, lui avait demandé de se produire lors de la traditionnelle conférence de presse printanière d’annonce de la programmation. Cet été-là, après avoir convaincu les journalistes, il mettra le public dans sa poche. L’envie d’un disque optimiste Une douzaine d’années après son premier EP, le Britannique a publié l’automne dernier son troisième effort, What Do You Believe In? Dès les premières notes, enjouées, de The Right Way, on est séduit par un groove lancinant et une atmosphère résolument solaire qui infiltrera ensuite la plupart des titres de ce disque que Rag’n’Bone Man a enregistré sans pression aucune, débarrassé du «syndrome du 2e album». Il explique avoir eu d’emblée une vision très claire de la manière dont il voulait que l’ensemble sonne.«The Right Way est la première chanson qu’on a enregistrée, et elle nous a d’une certaine manière guidés», confie le chanteur lorsqu’on lui parle d’un groove rappelant les grandes heures du label Motown. «Il y a en effet ce son très années 1960, quelque chose qui évoque The Meters. On avait envie d’un album plein de vie, avec aussi une pincée de hip-hop et des samples venus de la musique électronique.»Le titre de l’album, «En quoi croyez-vous?», est une question qui forcément résonne étrangement en ces temps troublés. «Le monde est un endroit parfois effrayant, concentrons-nous donc sur nos familles et les gens qu’on aime, donnons de l’amour: voilà ce que je voulais affirmer dans ce disque. Même s’il y a deux chansons tristes, j’avais envie de quelque chose d’optimiste, que les gens ressentent mon état d’esprit lors de l’enregistrement.» En 2017: Rag’n’Bone Man hypnotise le Caribana Festival Traversé par une certaine forme de plénitude, What Do You Believe In? est un album qui fait du bien. Rag’n’Bone Man se souvient que dans les années 1990 qui l’ont vu grandir, il n’était pas facile pour un garçon de parler de ses émotions, de dévoiler son intimité. «Heureusement, les choses ont changé, et j’éduque aujourd’hui mon fils différemment.» On n’est pas loin de ressortir le fameux cliché de l’album de la maturité… Rag’n’Bone Man, «What Do You Believe In?» (Sony Music).
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