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Elu le 5 juillet au second tour de l’élection présidentielle, le réformateur a critiqué dans la presse iranienne le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien et déploré le manque d’engagement des Européens, tout en se déclarant prêt à engager le dialogue avec l’Union européenneLe président élu iranien Massoud Pezeshkian s’est déclaré prêt à entamer «un dialogue constructif» avec les pays européens, tout en leur reprochant d’être revenus sur leurs engagements dans le dossier nucléaire, dans une tribune parue samedi. Elu au second tour de la présidentielle le 5 juillet, ce réformateur de 69 ans doit prêter serment fin juillet pour débuter un mandat de quatre ans.L’élection était suivie avec attention à l’étranger alors que l’Iran est au cœur de plusieurs crises géopolitiques, de la guerre à Gaza au dossier nucléaire, dans lesquelles il s’oppose aux Occidentaux. Lors de la campagne électorale, Massoud Pezeshkian avait promis de «sortir l’Iran de son isolement» en établissant des «relations constructives» avec le monde notamment les pays européens.Dans un article publié samedi par le quotidien anglophone _Tehran Times_, il a critiqué le retrait en 2018 des Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu trois ans auparavant et qui visait à restreindre l’activité nucléaire de l’Iran en échange d’un allègement des sanctions. Washington avait dans la foulée rétabli de lourdes sanctions sur la République islamique. Le réformateur a indiqué qu’après le retrait des Américains, les Européens s’étaient engagés à essayer de sauver l’accord et d’atténuer l’impact des sanctions. Mais «les pays européens ont renié tous ces engagements», a-t-il déploré. Lire aussi: Le réformateur Massoud Pezeshkian remporte la présidentielle en Iran ### Félicitations de la porte-parole de la Commission européenne «Malgré ces faux pas, j’ai hâte d’engager un dialogue constructif avec les pays européens pour mettre nos relations sur la bonne voie», a-t-il dit. Il a déclaré que les deux parties pourraient explorer «de nombreux domaines de coopération» si les Européens «mettaient de côté la suprématie morale qu’ils s’attribuent et les crises créées de toutes pièces qui ont miné nos relations pendant si longtemps». La porte-parole de la Commission européenne Nabila Massrali avait auparavant félicité Massoud Pezeshkian pour son élection, déclarant que les 27 membres de l’UE étaient «prêts à s’engager avec le nouveau gouvernement conformément à la politique d’engagement critique de l’UE». Massoud Pezeshkian s’en est pris par ailleurs aux Etats-Unis dont les sanctions affectent durement l’économie iranienne. «Les Etats-Unis doivent reconnaître la réalité et comprendre, une fois pour toutes, que l’Iran ne répond pas - et ne répondra pas - aux pressions», a-t-il dit. Durant la campagne, il avait promis de négocier avec le gouvernement américain pour relancer les pourparlers sur le nucléaire iranien et lever les sanctions. Lundi, les Etats-Unis ont affirmé ne s’attendre à aucun changement dans leurs relations avec l’Iran après l’élection, minimisant également les chances de reprise du dialogue. ### La Russie, «allié stratégique précieux» Le nouveau président a en outre qualifié la Russie d'«allié stratégique précieux» et s’est dit prêt à «collaborer davantage» avec la Chine. Concernant les pays voisins, il a appelé la Turquie, l’Arabie saoudite, Oman, l’Irak, Bahreïn, le Qatar, le Koweït et les Emirats arabes unis à «renforcer les relations commerciales» avec l’Iran et «relever les défis communs» dans la région. Massoud Pezeshkian va succéder à Ebrahim Raïssi, mort dans un accident d’hélicoptère en mai. «Le peuple iranien m’a confié un mandat fort pour poursuivre vigoureusement un engagement constructif sur la scène internationale (…) tout en insistant sur nos droits et notre rôle mérité dans la région et dans le monde», a-t-il dit dans la tribune. Ses pouvoirs seront cependant limités: en Iran, le président est chargé d’appliquer, à la tête du gouvernement, les grandes lignes politiques fixées par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui est chef de l’Etat et ultime décideur sur les dossiers stratégiques. Le président doit aussi tenir compte de la forte influence des grandes institutions comme les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique du pouvoir. Lire aussi: La mort du président iranien Ebrahim Raïssi ne va pas changer le régime et son idéologie ultra-conservatrice
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