Maroc - LE TEMPS - Tous - 18/Jul 15:37

En pleine crise, trois membres de la direction de la police cantonale de Bâle quittent leurs postes

Moins d’un mois après l’exclusion de leur commandant à la suite d’un rapport qui relevait une culture de la peur, du racisme et du sexisem, trois cadres quittent leurs fonctions. La police cantonale de Bâle-Ville s’enfonce dans la crisePour la ministre de la sécurité de Bâle-Ville, Stephanie Eymann, «nous sommes en crise». Ce jeudi, elle a annoncé le départ de trois membres de la direction de la police cantonale. Face aux questions des journalistes, la conseillère d’Etat n’a pas accepté de préciser si ces départs sont volontaires ou forcés.Le 28 juin, le commandant Martin Roth avait déjà été libéré de ses fonctions. «Ma première décision a été de me séparer du commandant, mais ce ne sera pas ma dernière», avait alors déclaré Stéphanie Eymann. Ces départs font suite à la publication d’un rapport externe qui révèle des dysfonctionnements dans la police.Lire aussi: La police bâloise tire dans l’œil d’un manifestant, le Ministère public classe l’affaire ### «Culture de la peur» chez les policiers Publié le 21 juin, ce document avait notamment mis en évidence une «culture de la peur», un manque de confiance dans la direction et un climat de racisme et de sexisme chez les policiers cantonaux de Bâle-Ville. Le poste de commandant sera mis au concours en août. Un commandant intérimaire devrait rapidement être nommé. Dès la mi-août, une task force externe sera chargée d’examiner les structures de direction et la gestion du personnel de la police cantonale. Elle sera dirigée par Aldo Schellenberg, ancien chef des Forces aériennes suisses. Lire aussi: Les six policiers lausannois de l’affaire Mike Ben Peter sont encore acquittés en appel ### Tout est parti d’une pénurie d’agents L’ex-commandant Martin Roth avait lui-même mandaté le professeur de droit administratif Markus Schefer pour déterminer les raisons de la pénurie de personnel qu’il affrontait. Le professeur a mené des entretiens confidentiels avec 372 personnes, dont 320 membres de la police cantonale qui compte plus d’un millier de collaborateurs. Lors de ces entretiens, de nombreuses critiques ont été émises contre la direction de la police. «Il a été dit à plusieurs reprises que le commandant n’était plus pris au sérieux», affirme le rapport. Un seul membre de la direction avait suivi la formation de policier et travaillé sur le terrain. Lire aussi: Le sexisme policier sous la loupe des députés genevois ### «Attitude crue» envers les policières Le rapport affirme aussi que la culture des policiers reste «marquée par les hommes», avec une «attitude crue» à l’égard des policières. Un problème de racisme a encore été relevé. Par ailleurs, la rémunération des policiers est jugée insuffisante. Un point de contact et d’assistance indépendant spécialisé dans le harcèlement moral, la discrimination et le harcèlement sexuel sera disponible à partir du 1er août. Il est destiné aux membres de la police. Le professeur Markus Schefer a émis une trentaine de recommandations et souligné la nécessité d’un changement de culture au sein de l’institution. Lire aussi: Marc, Genevois éborgné à l'âge de 15 ans par la police vaudoise