Maroc - LE TEMPS - Tous - 08/May 18:10

Apprendre le consentement aux enfants: «Je leur demande la permission de leur faire un bec»

Cette semaine, on demande à des parents, une prof et une éducatrice en santé sexuelle comment transmettre le respect de ses limites et du corps des autres dès le plus jeune âgePourquoi parler d’éducation au consentement dans cette page dédiée à la sexualité? Parce que créer une culture du consentement pour les enfants n’est pas qu’un sujet de parentalité: ces questions nous invitent à repenser collectivement nos représentations de l’intime. Noelia, psychologue de 43 ans résidant dans la région de la Veveyse, est mère d’une fille de 3 ans et d’un garçon de 5 ans. Elle a instauré cette éducation avant même que ses enfants sachent parler. «Je suis allée à un cours de massage avec mon fils quand il était bébé et je lui ai demandé si c’était OK pour lui que je le masse, même s’il ne pouvait pas répondre. Ensuite, j’ai commencé à nommer leurs parties intimes en disant que ça s’appelait les fesses, le pénis ou la vulve. Quand ils ont été en âge de parler et que je les ai sentis attentifs à ce que je leur disais, je leur ai dit que leur zone intime était à eux tout seuls et que personne, ni enfant, ni adulte, n’avait le droit d’y toucher. Ce sont des choses très claires pour eux. Ma fille dit ouvertement: «C’est ma zone intime, t’as pas le droit d’y toucher!» raconte-t-elle.Cette mère voit dans cette transmission une manière de leur donner des outils de prévention contre les violences sexuelles, mais aussi, plus généralement, des clés de connaissance de leurs corps et de leurs limites. Elle illustre son propos avec l’exemple de la bise qu’on oblige souvent les enfants à faire aux membres de la famille, alors qu’ils expriment clairement qu’ils n’en ont pas envie. Elle ne contraint jamais ses enfants à le faire. «Ils peuvent choisir comment dire bonjour en faisant coucou de la main ou un check à la place. Moi-même, je leur demande la permission de leur faire un bec, pour leur montrer que leur corps ne m’appartient pas», ajoute-t-elle.Voir plus