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Des voitures de luxe détruites, d’énormes explosions ou de nombreux déplacements en avion… Avec l’émergence de calculateurs de CO2, le monde du cinéma se voit obligé de réduire son empreinte carboneL’écran, la lutte et le bilan. Les calculateurs d’empreinte carbone des productions audiovisuelles (des films aux séries, en passant par les émissions télévisées) se multiplient en Europe depuis plusieurs années. En Suisse, la ZürcherFilmstiftung et la SSR ont lancé ensemble Green Shooting. Depuis le 1er avril dernier, la fondation zurichoise demande aux sociétés de production un rapport sur les émissions générées par la production, pour toute demande de sa bourse de financement.Le Centre national du cinéma (CNC), en France, s’est également saisi du sujet. Dès le 1er janvier, les créations audiovisuelles qui souhaitent obtenir son soutien doivent réaliser un bilan carbone prévisionnel ainsi qu’un bilan définitif. «Le constat du CNC, c’est de dire qu’on ne sait pas réduire ce qu’on ne sait pas mesurer. Les productions sont désormais amenées à partager leur bilan environnemental, pour agréger des données», explique Lucas Boubel, responsable carbone pour Ecoprod. Cette association française née en 2009 a développé Carbon’Clap, un autre outil de mesure destiné aux productions audiovisuelles.### L’empreinte carbone du cinéma dépend aussi de son budget De quoi mieux estimer les empreintes carbone des films? Le chemin est encore long. En France, on remarque que la nouvelle politique du CNC apporte déjà des résultats plus affinés. Par exemple, Ecoprod recense plus de 6000 projets analysés depuis le 1er janvier. «Il y a une vraie intensification: en 2023, entre 300 et 400 projets par mois étaient soumis dans Carbon’Clap. Depuis janvier, nous en recevons environ 800 par mois.» Des données qui ont permis à l’association de publier de premiers chiffres concernant les émissions liées aux productions audiovisuelles. «Un film avec un budget moyen émet environ 188 tonnes de CO2», détaille Lucas Boubel. Ces données peuvent toutefois comporter un biais, admet-il volontiers: «les chiffres dont on dispose sont ceux des productions qui ont fait un effort d’écoproduction. Nous n’avons pas vraiment de visibilité sur les autres projets.» En Angleterre, une étude menée par la British Academy of Film and Television Arts (Bafta) a estimé que la moyenne annuelle des émissions est de 12,8 tonnes de CO2e par heure produite. Des résultats qui comprennent aussi bien de grosses productions cinématographiques que des émissions télévisées, moins énergivores. Mais c’est surtout la répartition des émissions qui est intéressante: les transports et les espaces de tournage représentent les plus grandes parts d’émissions. Une tendance également observée en Suisse selon les données rapportées à Green Shooting, que Christine Woolgar, responsable stratégie et innovation pour la production de médias à la SRF, analyse: «La Suisse étant assez petite, les distances sont généralement courtes. Néanmoins, les émissions liées aux déplacements et aux transports représentent toujours la plus grande partie de notre empreinte, quelle que soit la production.» De plus, la Suisse a la chance «de disposer d’un bon mix énergétique. L’empreinte énergétique de nos productions est donc plutôt bonne.» L’institut britannique Bafta s’est également penché sur les grosses productions cinématographiques. L’organisation estime qu’«un film avec un budget de plus de 70 millions de dollars génère 2840 tonnes d’équivalent CO2». Un budget qui se rapproche de celui de films comme _Inglorious Basterds_ ou _Don’t Look Up_, mais qui est loin du dernier _Avatar_ (460 millions de dollars) ou d’_Avengers: Endgame_ (400 millions). Pourtant, le budget d’une production est un élément central dans l’estimation de son impact environnemental. En d’autres termes, plus le film coûte cher, plus son empreinte carbone est importante, révèle [une étude réalisée pour l’Université de Caroline du Sud](https://scholarcommons.sc.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1656&context=senior_theses) en automne 2023. Cette corrélation entre budget et empreinte carbone est aussi observée par Carbon’Clap: «Les grosses productions émettent plus parce que les dispositifs sont plus importants. Un tournage, c’est une petite ville qui se déplace, se nourrit, se loge. Donc plus il y a de monde, plus c’est important», relève Lucas Boubel. Toutefois, «la mesure carbone ne mesure que le carbone», regrette-t-il «on pourrait s’intéresser aux impacts sur la biodiversité ou la question de l’eau». ### Un nouveau métier et de fausses solutions «Pour que l’écoproduction fonctionne, c’est le fruit d’un travail commun entre la production, le réalisateur et le directeur de production qui doivent être accordés dans la démarche», avance Lucas Boubel. Ce triptyque peut également s’appuyer sur quelques transformations du secteur, qui ont permis, avec l’arrivée de calculateurs de CO2, de voir apparaître des solutions: - **Engager des consultants pour promouvoir des alternatives plus respectueuses de l’environnement.** «Le chargé d’écoproduction, c’est un métier qui émerge. C’est la personne qui prend en charge la composante environnementale du film. Quand les productions se dotent de ce métier, on note que le résultat final est meilleur», remarque-t-on chez Ecoprod. - **Décarboner l’énergie des lieux de tournage**: «Se passer de groupes électrogènes, c’est un des leviers à impact le plus important», explique par exemple Lucas Boubel. En effet, selon une étude menée par Ecoprod, Une suppression du groupe électrogène diesel et l’adoption d’énergie composée principalement de branchements secteur, complété d’une solution sur batterie, permettrait de réduire de 94% ce poste d’émissions. L’un des plus gros leviers d’action, avec le passage à des repas majoritairement végétariens (76% de réduction des émissions de CO2). - **Limiter les transports, l’une des sources d’émissions les plus importantes.** Pour limiter le budget carbone d’une production, le tournage en studio peut permettre de limiter les déplacements. Mais attention, certaines technologies en développement peuvent avoir un impact bien plus important qu’estimé: «Dans certains studios de production, de grands murs LED remplacent les fonds verts. On en a utilisé pour la série _The Mandalorian,_ par exemple. Les acteurs sont directement filmés dans un décor: les artistes sont immergés dans des lumières cohérentes avec le reste du décor. Par contre, la consommation énergétique est gigantesque: sur un tournage qu’on a analysé, un ensemble d’écrans LED avait une demande en énergie journalière équivalente à deux semaines de tournage en extérieur», temporise Lucas Boubel.
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