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OPINION. Les récentes péripéties politiques ne doivent pas cacher que la France est structurellement affaiblie, écrit le géographe Stéphane Dubois, qui pointe trois domaines touchant à l’identité française – le rôle de l’Etat, l’état de l’économie et les ambitions géopolitiquesAlors que son instabilité politique s’aggrave (13 gouvernements depuis 2012), la France est confrontée à trois questionnements majeurs sur sa propre puissance et doit désormais composer avec un risque réel: celui de son déclin. A propos de l’Etat en France Une première question s’impose: quel est le rôle de l’Etat en France? Jusqu’aux années 1970, la réponse est assez claire: la République assure une politique de puissance via un interventionnisme fort qui lui permet, par ailleurs, de poser un cadre social redistributeur au profit des classes moyennes et populaires.Or, aujourd’hui, l’Etat semble défaillir triplement. D’une part, il ne parvient pas à maintenir une croissance économique suffisante. D’autre part, il se coupe progressivement des classes moyennes et populaires qui connaissent un mouvement de déclassement, accentué par des politiques libérales de défiscalisation d’abord avantageuses pour les entreprises et les plus hauts revenus. Enfin, il peine à faire respecter un cadre sécuritaire strict alors qu’un fort sentiment d’insécurité mais également des revendications communautaristes fragilisent le pacte républicain. La nation française est en crise et de moins en moins de Français semblent voir en elle, selon la célèbre formule d’Ernest Renan, «une âme, un principe spirituel» construits autour de repères politiques communs et pleinement partagés au-delà des différences de classes, de religions et d’identités. Idéologiquement, la conception même du rôle de l’Etat semble fluctuante, entre appel à maintenir un Etat stratège, volonté de retrouver un cap interventionniste et tendance structurellement de fond au libéralisme.Au final, pour un certain nombre de Français, l’Etat n’est plus un môle de stabilité et un vecteur de confiance mais une machine à générer des déficits (le déficit budgétaire représente 5,8% du PIB), de l’endettement (la dette publique atteignait 115,6% du PIB fin septembre) et de la bureaucratie. Curieux renversement de tendance dans un pays où, au-delà des changements de régime (monarchie, empires, républiques), une constante demeurait: le rôle régulateur, stabilisateur et dynamiseur de l’Etat. Une chronique: Et si les responsables de la crise étaient les Français eux-mêmes? A propos de l’économie française La deuxième question qui est posée aux gouvernants est la suivante: la France est-elle apte à redécoller économiquement et, notamment, industriellement? L’économie française est en effet aujourd’hui marquée par une croissance poussive (1,2% en 2024) et un déficit commercial structurellement déficitaire depuis 2003 (-81 milliards d’euros en 2024).Ces phénomènes s’expliquent notamment par une désindustrialisation parmi les plus fortes qui soient en Europe. Aujourd’hui, l’industrie manufacturière assure moins de 10% du PIB et cumule les handicaps induits par cet affaiblissement: chômage des classes populaires, tendance à la sur-tertiarisation, perte de savoirs et de compétences. Fermetures d’usines, rachat d’entreprises stratégiques – depuis 2014, plus de 1500 firmes françaises sont par exemple passées sous pavillon américain pour un montant total de 130 milliards de dollars –, aggravation des fractures territoriales dans les espaces de la désindustrialisation forment une spirale économiquement négative.Certes, des dispositifs de réindustrialisation existent: financement d’un programme de soutien à l’industrie innovante (plan France 2030 alimentée à hauteur de 54 milliards d’euros), généreux dispositifs de défiscalisation aux entreprises (pour un montant de 211 milliards d’euros en 2023), déploiement d’une diplomatie économique visant à soutenir l’attractivité du site productif France (sommet Choose France). Mais les concurrences productives et commerciales sont féroces pour un pays dont les historiques points forts économiques (agriculture, tourisme…) sont menacés, et d’abord en Europe. D’ailleurs, la France a tendance à subir un déclassement socio-économique que ressentent les populations dans leur quotidien: son PIB par habitant n’est plus que le 25e au monde.Retrouvez ici tous les articles de notre correspondant à Paris, Paul Ackermann A propos de la puissance géopolitique Or, ces fragilités économiques renvoient à une troisième question: la France a-t-elle abdiqué toute prétention à être une grande puissance dans l’ordre (ou l’actuel désordre) mondial? Fortement marquée par l’héritage du général de Gaulle, sa diplomatie cherche à faire de la France une puissance d’équilibre, apte à jouer de son influence dans les relations internationales par son poids à l’ONU, par l’efficacité d’une armée forte de la dissuasion nucléaire, par son rôle moteur dans la construction européenne et par son historique positionnement en Afrique. Puissance occidentale, elle a historiquement joué une subtile partition: être un allié sans, pour autant, être un pays strictement aligné sur Washington afin de garder une indépendance stratégique.Néanmoins, sur chacun de ses historiques points forts, la France doit ferrailler pour tenir son rang. En Afrique, elle a perdu l’essentiel de ses ancrages militaires et doit construire de vrais partenariats. A l’ONU, son poste de membre permanent au Conseil de sécurité est régulièrement questionné – l’Allemagne suggérant dès 2018 son transfert à l’Union européenne. Et la France peine à défendre (d’abord face aux pays européens les plus atlantistes, dont l’Allemagne à certains égards) sa vision d’une défense européenne stratégiquement autonome. Car il faut bien reconnaître que les trois concepts («relance», «puissance», «appartenance») que la France entendait promouvoir lors de sa présidence du Conseil de l’Union européenne (janvier à juin 2022) restent aujourd’hui en partie des vœux pieux dans un espace géopolitique mondial fait d’assertivité et d’intimidation.
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