Maroc - LE TEMPS - Tous - 08/Oct 06:06

Hallebarde à la main, l’UDC qui gagne

ÉDITORIAL. Les sondages donnent l’Union démocratique du centre à 30% des intentions de vote pour les élections fédérales et le parti a gagné de nombreux sièges dans les gouvernements cantonauxElle représente à la fois les batailles fondatrices du récit national, le génie militaire helvétique, la lutte contre l’envahisseur et, atout non négligeable, embroche le cervelas bien mieux qu’un vulgaire bout de bois taillé au couteau suisse. En empoignant la hallebarde, l’UDC convoque tous les symboles qui parlent à son électorat. En termes de marketing politique, difficile d’être plus efficace.Bien sûr, la hallebarde est une arme. Mais l’UDC est au combat. En campagne permanente. Une conquête inlassable de nouveaux électeurs. C’est son mode de fonctionnement. Et les résultats sont là.A mi-législature, le parti a engrangé une trentaine de sièges supplémentaires dans les parlements cantonaux, faisant largement mieux que tous ses concurrents. Dans les exécutifs, même les irréductibles Genevois et Jurassiens pourraient finir par se laisser tenter. Pour la première fois, deux candidats UDC sont aux portes du gouvernement dans ces deux cantons. Lionel Dugerdil et Fred-Henri Schnegg, aux profils certes moins clivants, pourraient créer la surprise dans les urnes. Quant aux sondages, c’est carton plein. La semaine dernière, l’UDC a dépassé pour la première fois la barre symbolique des 30% d’intentions de vote dans le baromètre électoral de la SSR. Lire aussi: Fred-Henri Schnegg, le Bernois qui veut offrir un siège de ministre à l’UDC jurassienne Qui peut arrêter le premier parti de Suisse? On peut certes se dire qu’il reste deux ans jusqu’aux élections fédérales, et que deux ans, c’est long. C’est vrai. Mais durant cette période, les Suisses voteront en tout cas sur «la Suisse à 10 millions», voire sur le paquet d’accords avec l’Union européenne. Il sera également question de neutralité, de frontières, de sécurité. Des thèmes mis à l’agenda par l’UDC, qui font partie de l’ADN du parti. Et qui ont fait son succès. Lire aussi: Dans la course au Conseil d’Etat genevois, le Vert Nicolas Walder affrontera en duel l’UDC Lionel Dugerdil A ce stade, on peut se demander ce qui peut arrêter le premier parti de Suisse. Peut-être simplement le monde qui nous entoure. Le retour de la guerre en Europe et les incertitudes liées aux droits de douane pourraient pousser les électeurs à regarder davantage vers Bruxelles ou vers l’OTAN. Peut-être. Pour le moment en tout cas, le premier parti de Suisse est clairement en ordre de bataille. Avec ou sans hallebarde. Lire aussi: «Pas de Suisse à 10 millions»: l’UDC seule contre tous au parlement