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Maroc Maroc - LERAL.NET - Actualité National - 12/Jun 09:25

Enfants talibés : Quelle place dans le Projet ?

Quelle place pour les enfants talibés dans les rues dans le projet ? Une question qui s’impose au moment où le nouveau pouvoir parle de rénovation de l’école, il faudrait aussi songer à donner à ces pauvres enfants, leur chance. Parce que tous les pouvoirs qui se sont succédé, avaient promis de mettre un terme à la mendicité de ces pauvres bouts de chou, dont la place est à l’école, avant d’abdiquer, et aujourd’hui, la présence et la souffrance de ces pauvres enfants qui arpentent les rues sont tellement récurrentes, qu'il semble même qu'elles sont en voie d’être banalisées. En attestent ces hordes d'enfants en guenilles, pieds nus, mal lavés, mal nourris, victimes de maltraitance qui, désormais, font partie intégrante du décor de la capitale, sans que cela n’émeuve outre mesure. Un problème que les autorités qui se sont succédé à la tête du pays, ont du mal à circonscrire, au vu de sa complexité. Combien de fois avaient-elles promis d’enlever les enfants de la rue avant de faire machine arrière ? Parce que certaines croyances sont tellement ancrées dans l'imaginaire d'une bonne frange des populations, qu'il ne sera pas facile d'y mettre un terme, à moins de faire preuve de responsabilité et de fermeté. À coup sûr, il y aura un travail de sensibilisation et d'éducation à faire, avant de changer les mentalités. Car aujourd'hui, ils sont nombreux à penser que les châtiments infligés aux enfants, entrent dans l'ordre normal des choses parce que «qui aime bien châtie bien» disent- ils, arguant que les châtiments corporels ont toujours eu lieu dans les daaras et que cela participe à l’éducation des enfants ; ou encore que demander l’aumône est ce qui rend l'enfant plus humble, etc. Pour eux, les coups, les brimades, les mauvaises conditions d'existence des talibés, ont un caractère sacré et que l'apprentissage du Coran devait nécessairement se faire dans de dures conditions. Mais, il convient aussi de reconnaître qu'il y a nombre de marabouts bien organisés, qui s'occupent très bien de leur daaras, en donnant à leurs pensionnaires, une éducation de qualité, en s'occupant bien des enfants, sans pour autant commettre des exactions sur eux. Mais, il y a aussi le revers de la médaille, c'est à dire des «marabouts» qui font leur business sur le dos des enfants. Et la plupart du temps, les parents qui confient leurs enfants à ces «marabouts», sont des pauvres, mais qui néanmoins ont une ribambelle d’enfants, sans pour autant avoir les moyens de s'en occuper. Ce qui fait que, sous le prétexte de leur inculquer l'enseignement coranique, ils les envoient chez le «marabout», un moyen commode de s'en débarrasser, parce que n'ayant pas les moyens de les nourrir et de les éduquer convenablement. Et le comble dans cette situation, c'est qu'ils les abandonnent, sans pour autant donner au «marabout», les moyens d'assurer leur subsistance. Ce qui fait qu'il est obligé lui aussi, de les envoyer chercher leur pitance, car ayant lui aussi sa famille à nourrir et ses problèmes à régler. La majeure partie du temps, ceux qui confient, ou plutôt abandonnent leurs rejetons, vivent de «takhaalé et de yallah bakhna», ainsi de suite, pour se donner bonne conscience, oubliant l'adage qui dit «aide toi, Dieu t’aidera». Que l'enfant soit bien traité ou pas, qu'il tombe malade ou qu'il meure, cela est le cadet de leurs soucis, l'essentiel est qu'ils aient moins de bouches à nourrir. D'ailleurs, quand leur enfant meurt suite à des châtiments corporels, ils ne saisissent même pas la justice, se contentant de dire que c'est la «volonté divine». Les «marabouts», pour leur part, se débrouillent du mieux qu'ils peuvent pour gérer ces gosses. Châtiments corporels, maltraitance, tout y passe et ils le font sans état d’âme, tout en pensant rendre service aux enfants et à leurs parents. Alors que si ces maîtres coraniques n’arrivent pas à avoir de l’autorité verbale sur les enfants et la pédagogie requise pour leur faire apprendre le Coran, c’est qu’ils n’ont pas leur place en tant qu’enseignant. Parce que justement, l’enseignement est un processus de transformation qui vise un mieux-être. Malheureusement, nombre d'enfants sont obligés de fuguer à cause de mauvais traitements infligés par leur maître. Quant à l’État qui a l'obligation de protéger les couches vulnérables, mais incapable d'assurer l'éducation des enfants, il laisse faire et n’a toujours pas adopté le code portant statut des Daaras, qui permettrait d’immatriculer les écoles et de placer chaque maître coranique face à ses responsabilités. «Le Sénégal s’est engagé à plusieurs reprises, à mettre fin à la mendicité forcée des talibés et à améliorer les conditions de vie dans les daaras. Des efforts ont été faits en ce sens, mais ils restent insuffisants. Le gouvernement doit agir davantage sur cette problématique, en concertation avec tous les acteurs concernés, afin de mettre fin à la souffrance des enfants talibés.» Seulement, en laissant faire, c'est la société même qui est menacée. Imaginez un enfant qui a été élevé à la dure sans compassion, sans pitié... une fois adulte, ne sera-t-il pas tenté de solder ses comptes avec la société ? Étant entendu qu'une enfance malheureuse entraîne souvent une certaine dureté de cœur... Il est temps que l’État prenne ses responsabilités, et il est à espérer que le nouveau pouvoir qui prône le «Jubanti» et envisage la rénovation de l’école sénégalaise, prendra en main ce problème, pour mettre un terme à la souffrance de ces enfants qui dure et perdure... Tribune

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