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Chef d’un régime d’exception, élu et réélu 3 fois, sous la fraude et la contestation de l’opposition, en 1992, 1997 et 2003, Maawiya ould Sid’Ahmed Taya, a présidé aux destinées de la Mauritanie pendant plus de deux décennies. De graves exactions, dont la description oscille entre le génocide et le crime contre l’humanité, au regard de la législation pénale internationale, appelées pudiquement passif humanitaire, ont été commises sous règne. Renversé en 2005 et réfugié au Qatar, l’ancien chef de l’Etat peut il contribuer à la solution de ce douloureux problème, qui empoisonne la vie politique en Mauritanie depuis plus de 35 ans ? En tous cas, cette option préconisée par le professeur d’économie, Mohamed ould Mohamed Hacen, validée par le Pr Lô Gourmo, vice-président de l’Union des Forces de Progrès (UFP) et éminent spécialiste du droit, dans un document largement diffusé à travers les forums de cadres et sur les Réseaux Sociaux. Homme politique très engagé, Professeur de droit en France et avocat inscrit au barreau de Mauritanie, maître Lo estime « qu’en tant que chef de l’Etat de l’époque, M. Maawiya ould Taya, assume une lourde responsabilité dans le passif humanitaire. En tant qu’homme d’Etat, soucieux du destin de sa nation plurielle, il peut aider à ouvrir la voie historique du règlement définitif de cette tragédie humaine sans nom, en complétant la démarche patriotique du président Sidi Mohamed ould Cheikh Abdallahi, notamment en déclarant sa compassion pour les victimes et leurs ayants droit, en s’inclinant devant leurs mémoires, et en demandant pardon pour les méfaits commis sous son autorité. Le pardon grandit celui qui a le courage de le demander, surtout pour une si grande cause nationale ». Dans son post, le Pr Lô « apprécie hautement une telle démarche qui ne doit rien laisser dans l’ombre: ni au premier chef, la voix des victimes qui réclament justice depuis des décennies, ni celle des’sages et des hommes de bonne volonté, ni celle de l’Etat, au nom de qui et par qui ces horreurs ont été commis ont été commises. Il ne faut rien négliger dans la recherche du règlement juste et équitable de ce dossier de feu et de sang, cette tragédie sans nom qui empoisonne notre vie commune et compromet à tout moment la paix et la stabilité du pays ». Dans un discours prononcé le 29 juin 2007, le président Sidi Mohamed ould Cheikh Abdallahi, reconnut que des mauritaniens furent victimes « de graves violences », présenta ses condoléances aux familles des victimes et demanda pardon au nom de la République. Les présumés auteurs de ces crimes sont protégés de toutes poursuites judiciaires par la loi d’amnistie 93.23 du 14 juin 1993, dont les associations de victimes et les ONG de défense des droits humains réclament l’abrogation. La démarche préconisée par Mohamed ould Mohamed Hacen et validée par le Pr Lô Gourmo, s’inscrit dans le cadre d’une problématique globale, une règle générale par rapport au traitement de faits graves, contraires à l’ordre public et même à l’ordre humain tout simplement, interdits par les lois nationales et les conventions internationales, dont le règlement à travers le temps et l’espace,´s’est fait dans le cadre d’une justice transitionnelle, organisée sous différentes formes (Afrique du Sud, Maroc….) pour déboucher sur une formule consensuelle, conforme au devoir de vérité, de justice, la réalisation ouvre la voie au pardon et à la réconciliation. Amadou Seck
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