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Pour Enrico Letta, l’Union européenne doit combler son retard de compétitivité face aux Etats-Unis en créant un véritable marché intérieur pour les services financiers. L’ancien premier ministre italien présentera ses propositions jeudi lors d’un sommet européenL’industrie européenne est frappée par la hausse des prix de l’énergie en Europe depuis l’invasion russe de l’Ukraine, au moment où elle doit affronter une concurrence américaine et chinoise bénéficiant de subventions massives et de réglementations allégées. «Il y a un sentiment d’urgence car l’écart avec les Etats-Unis s’accroît, déclare Enrico Letta, président de l’Institut Jacques Delors. Nous devons intervenir rapidement, il n’y a pas de temps à perdre», souligne l’ancien premier ministre italien avant une réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE mercredi soir et jeudi à Bruxelles.L’Union européenne redoute en particulier de se laisser distancer dans les technologies d’avenir: panneaux solaires, batteries, puces électroniques, intelligence artificielle, etc. Rien que pour effectuer sa mue écologique et numérique, l’Europe devra investir ces prochaines années plus de 620 milliards d’euros supplémentaires par an, selon la Commission européenne, et l’argent public manque en particulier dans les Etats les plus endettés du sud de l’Europe.**Lire aussi:** [L’UE ouvre des enquêtes anti-subventions contre deux consortiums chinois du solaire](https://www.letemps.ch/economie/l-ue-ouvre-deux-enquetes-anti-subventions-contre-deux-consortiums-chinois-du-solaire) D’où la nécessité de mobiliser de vastes fonds privés. «L’achèvement d’un marché unique des services financiers est au cœur de la solution», assure Enrico Letta. Outre les marchés de capitaux, son rapport traite aussi longuement de l’approfondissement du marché unique dans les télécoms, l’énergie et la défense. Ces quatre secteurs ont en commun d’être largement morcelé par des réglementations nationales divergentes qui empêchent ou freinent les effets d’échelle. Résultat, l’UE ne tire pas tous les bénéfices d’un marché de 450 millions d’habitants. L’impossibilité de réaliser des levées de fonds géantes pénalise par exemple les start-up du numérique et les pousse vers les Etats-Unis, dont les puissants marchés financiers aimantent par ailleurs l’épargne des Européens. «La proposition principale est de travailler à la construction d’une Union de l’épargne et de l’investissement», explique Enrico Letta. «Plus de 300 milliards d’euros d’épargne quittent l’Europe chaque année vers le marché américain parce que le marché européen est fragmenté et pas assez attractif», souligne-t-il. «C’est aujourd’hui l’un de nos principaux problèmes.» L’ancien chef de gouvernement évoque aussi la distorsion de concurrence des aides d’Etat américaines et chinoises. «L’Europe ne peut pas, et ne doit pas, céder son rôle de leader manufacturier à d’autres», ajoute-t-il. La réponse européenne se fait jusqu’ici dans la désunion. Les plus grandes économies comme l’Allemagne et la France ont considérablement augmenté les aides pour des implantations industrielles après le Covid et la guerre en Ukraine, au risque de fragmenter le marché intérieur et de susciter la colère de leurs voisins plus petits. **Lire également:** [Meyer Burger ou le déclin de l’empire industriel européen](https://www.letemps.ch/economie/energie/meyer-burger-ou-le-declin-de-l-empire-industriel-europeen) Enrico Letta propose, dans son rapport, une forme de mutualisation avec des aides à l’échelle de l’UE. «Ce ne sont pas seulement les Etats-Unis qui sont capables de faire l’IRA», dit-il, évoquant les subventions massives du plan climat américain – «Inflation Reduction Act». Dans le domaine de la défense aussi «nous payons le prix de la fragmentation», prévient-il, au moment où l’Europe peine à mobiliser les milliards nécessaires pour augmenter ses capacités d’armes et munitions. «Environ 80% de ce que nous avons dépensé pour soutenir militairement l’Ukraine sont allés vers des fournisseurs non européens. C’est de la folie», poursuit-il. «Nous devons être moins naïfs», a-t-il lancé, en expliquant être «un grand supporter» des idées du commissaire au Marché intérieur Thierry Breton pour promouvoir la filière européenne.
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