Mieux vaut-il un pays de propriétaires ou de locataires pour le climat?

OPINION. La concentration de propriétaires institutionnels, une spécificité suisse, est un potentiel levier décisif pour la transition énergétique, écrivent Nathan Delacrétaz (postdoctorant HEC, Unil), Eric Jondeau (professeur au Center for Risk Management, HEC, Unil) et Alexandre Pauli (postdoctorant EPFL), tous rattachés au centre E4S Enterprise for SocietyPour respecter l’Accord de Paris sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le secteur immobilier suisse doit adopter une trajectoire climatique ambitieuse. Un des piliers du plan de la Confédération porte sur la rénovation du parc immobilier, qui contribue à près d’un tiers des émissions de carbone en Suisse. Avec 70% des bâtiments nécessitant une amélioration énergétique et 60% des systèmes de chauffage à remplacer d’ici à 2050, il faut rénover environ 3% de logements par an, soit plus de trois fois le taux actuel.La structure du marché immobilier suisse, caractérisée par une proportion de locataires bien supérieure à la moyenne européenne (plus de 60% des logements), pourrait jouer un rôle clé dans cette transition. Cependant, il reste à déterminer si cette concentration d’investisseurs institutionnels sur le marché est un frein ou un accélérateur de changement.Voir plus