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Fi du «surtourisme» et des comportements «climaticides». Et si l’on découvrait ce qui existe chez nous au lieu d’aller le chercher ailleurs? Le magazine T vous propose une série d’activités locales qui rivalisent avec l’internationalC’est tout un symbole. Cette année, Le Petit Robert a accueilli dans son édition deux termes à l’évidence liés: «surtourisme», soit «une présence touristique perçue comme excessive et nuisible», et «climaticide», qui signifie «par émissions massives de CO2, contribue au réchauffement climatique». Deux mots résumant une vision du voyage toujours plus délétère, alors que les destinations courues cherchent des parades à la massification des flux. Au Japon, la municipalité de Fujikawaguchiko a ainsi tendu un filet opaque pour cacher un point de vue sur le mont Fuji ravagé pour y faire des selfies. Barcelone a également fait disparaître une ligne de bus de ses applis de transports publics, pour éviter qu’elle ne soit prise d’assaut par les touristes. La liste des mesures défensives s’allonge sans fin devant des touristes décidément grégaires: selon l’Organisation mondiale du tourisme, 95% des vacanciers n’explorent que 5% des terres émergées.Historiquement, voyager a toujours charrié son lot de controverses. Dans un essai passionnant – Renoncer aux voyages (Ed. PUF) –, la philosophe Juliette Morice rappelle que, dès la Renaissance, les motifs du déplacement ont été questionnés. A l’époque, c’est le voyage animi gratia, «pour le plaisir», qui est décrié. On juge durement celui qui délaisse le confort du foyer pour ce qui est alors considéré comme un vagabondage vaniteux, et seuls les motifs nobles sont tolérés: commerce, diplomatie, formation intellectuelle. Avec l’essor du tourisme, au XXe siècle, renversement des valeurs: c’est celui qui n’a pas la bougeotte qui doit justifier son «manque d’ouverture au monde». Mais aujourd’hui, face au dérèglement climatique, c’est le dilemme: comment s’évader sans nuire?Voir plus
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