«Les défenses aériennes du régime ont tenté de faire face à une violente attaque israélienne, en trois temps, ciblant des sites militaires» de...
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ÉDITORIAL. En associant les représailles attendues de l’Iran contre Israël à la conclusion d’une trêve à Gaza, le président américain tente un tour de forceJoe Biden en aura-t-il la dextérité? Le président américain s’essaye ces jours à un complexe, et périlleux, exercice de jongleur. Pour l’instant, toutes les balles sont en l’air. Elles pourraient progressivement retomber dès ce jeudi, alors que s’ouvrent à Doha, au Qatar, des pourparlers sur un cessez-le-feu à Gaza. Encore faudra-t-il être capable de toutes les ramasser.Le coup est pour le moins hardi. En suggérant qu’une possible percée dans les discussions sur Gaza pourrait amener l’Iran à renoncer à ses attaques de représailles contre Israël, Joe Biden semble jouer son va-tout. Les balles vertes sont lancées. L’Iran a-t-il reçu des garanties? Lui qui s’affiche aux côtés du Hamas au sein d’un même «axe de la résistance» peut difficilement mettre le feu aux poudres à la veille de ces négociations épaulées par Washington. Le Hamas lui-même – l’autre balle verte –, en partie décapité par les «assassinats ciblés» israéliens, a tout à gagner du succès des réunions de Doha, d’autant que c’est bien le mouvement islamiste qui a mis sur la table la dernière proposition de discussions en date. Sa présence à Doha n’est toutefois pas garantie.### La balle bleue Mais le président américain s’est aussi emparé d’une balle bleue. Chacun le reconnaît désormais, y compris son propre ministre de la Défense, Yoav Gallant: Benyamin Netanyahou n’a cessé, depuis des mois, de traîner les pieds à l’heure de chercher une nouvelle trêve à Gaza, même si la libération des otages israéliens retenus par le Hamas en dépend. En soulignant le fait que la paix avec l’Iran (ou du moins un calme temporaire) dépendrait aussi de cet accord, Joe Biden fait monter les enchères. Déjà, le premier ministre israélien a déclaré qu’il serait «personnellement» favorable à un tel accord sur Gaza. Ne resterait à convaincre que les éléments d’extrême droite de son gouvernement… Lire aussi: A Jérusalem, le triomphe d’une extrême droite religieuse israélienne décomplexée Pour faire bonne mesure, d’autres balles s’ajoutent encore pour Biden-le-jongleur. Comme la balle jaune du Hezbollah qui, au Liban, attend aussi la meilleure occasion de mettre à exécution ses propres actions de représailles après l’assassinat par Israël d’un de ses commandants, fin juillet, mais qui ne pourrait le faire aux dépens d’une trêve pour les habitants de Gaza. Et cette balle rouge, encore, comme la colère de certains pays arabes qui ne veulent plus apparaître comme les défenseurs d’Israël face à l’Iran, alors que les Palestiniens sont tués par milliers. ### L’Iran au centre? Trop de balles de jonglage à la fois? Les Etats-Unis ont envoyé des renforts militaires dans la région de manière ostensible, comme pour mieux rappeler que ce tour avait des limites. Le comble de l’ironie, c’est que des années durant, Benyamin Netanyahou s’est centré exclusivement sur l’Iran, sur son programme nucléaire et sur la menace qu’il représenterait pour Israël, comme pour mieux faire oublier l’existence des Palestiniens et la persistance de l’occupation israélienne. Aujourd’hui, c’est donc ce même Iran qui, avec le soutien presque retors de Biden, pourrait forcer Israël à soulager, un peu, le sort tragique des Palestiniens de Gaza. Lire aussi: Qui du Hezbollah et de l'Iran souhaite vraiment une riposte contre Israël?
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