Maroc - LE TEMPS - Tous - 16/Aug 18:01

A Genève, les étranges pourparlers sur le Soudan

Une conférence tente de ramener la paix au Soudan. Mais l’un des camps est absent, tandis que l’autre est accompagné par les Emirats arabes unis, soupçonnés d’être l’un des moteurs du conflitSur combien de conflits à la fois peut se porter l’attention internationale? Souvent qualifiée de «guerre oubliée», celle qui ravage le Soudan est placée bien derrière l’Ukraine ou Gaza en termes d’intérêt. Les excès d’attention n’ont certes pas résolu les conflits ailleurs, mais le désintérêt marqué face à un territoire qui connaît la crise humaine la plus sévère au monde laisse les humanitaires sans mots. Bien plus qu’«oubliée», la crise soudanaise, trop violente, trop complexe dans ses répercussions, trop éloignée, est délibérément placée bien loin sur les listes des priorités internationales. Mauvaise nouvelle: elle ne s’éteindra pas toute seule.Cette semaine se tiennent de drôles de négociations sur le Soudan à Genève. L’émissaire américain Tom Perriello, qui en tient les principales manettes, le répétait encore vendredi, au troisième jour des «discussions»: alors que l’objectif est de trouver un cessez-le-feu et de permettre l’acheminement de vivres et de médicament dont dépend maintenant la vie de millions de personnes, un des deux «négociateurs» n’est toujours pas arrivé. Et pas des moindres, puisqu’il s’agit du camp mené par le «président» de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhan, le chef de l’armée soudanaise.Voir plus