Maroc - LE TEMPS - Tous - 10/Aug 17:46

Dans toute la Grande-Bretagne, des rassemblements pour dénoncer les violences racistes

Des milliers de personnes se sont réunies dans les rues de Londres, Belfast, Newcastle, Cardiff ou Glasgow pour dénoncer les émeutes xénophobes qui ont rythmé le début de semaineDes milliers de Britanniques ont participé à des rassemblements antiracistes ce samedi. Ils réagissaient aux émeutes déclenchées par l’extrême droite et qui ont secoué le Royaume-Uni pendant plusieurs jours. Les violences avaient commencé après le meurtre de trois fillettes le 29 juillet.La semaine a été marquée par une réponse judiciaire très ferme, avec des centaines de comparutions et des premières condamnations. Mercredi, la Grande-Bretagne a assisté à une première vague de rassemblements anti-racistes, qui dénonçaient les violences xénophobes et islamophobes.Lire aussi: Au Royaume-Uni, vaste mobilisation contre «les fascistes»: «Les réfugiés sont les bienvenus ici!» ### 5000 personnes à Belfast Ce samedi, le plus important de ces rassemblements a réuni environ 5000 personnes à Belfast, la capitale d’Irlande du Nord. La police y avait dénoncé plusieurs actes racistes durant la semaine. «C’est le vrai Belfast qu’on voit ici», a déclaré Olivia Browne, une étudiante de 21 ans qui portait une pancarte: «Aime ton voisin». La nuit dernière, une mosquée de Newtownards, à l’est de Belfast, a encore été vandalisée. La police a retrouvé un cocktail molotov qui n’a pas brûlé. Elle traite l’affaire comme un délit raciste. Selon elle, les violences ont été alimentées par les paramilitaires unionistes ultraconservateurs. Lire aussi: Qui est Sammy Woodhouse, l’égérie de l’extrême droite anglaise qui croit voir venir une «guerre des races»? ### «Nous ne tolérons pas cela» Des rassemblements réunissant des centaines de personnes ont été signalés à travers tout le Royaume-Uni, comme à Newcastle, Cardiff, Glasgow et Edimbourg. A Londres, près d’un millier de personnes se sont rassemblées devant le siège du parti anti-immigration et anti-système Reform UK. Les manifestants portaient des pancartes «non au racisme, non à la haine». «Je n’aime pas que la droite descende dans les rues en mon nom», a expliqué Jeremy Snelling, 64 ans. «Je suis pour l’ouverture des frontières et les réfugiés sont une bonne chose», a-t-il ajouté, en estimant qu’il faut convaincre la population par «l’argumentation». «Il est très important pour les immigrés dans ce pays de nous voir ici, des Britanniques blancs, en train de dire: non, nous ne tolérons pas cela», a insisté Phoebe Sewell, une Londonienne de 32 ans. Lire aussi: Le Royaume-Uni s’enflamme sous l’effet d’une nébuleuse d’extrême droite aux contours flous ### Réponse judiciaire très ferme Pires émeutes au Royaume-Uni depuis 2011, les violences ont visé des mosquées et des centres d’hébergements pour migrants. Elles ont éclaté à la suite de l’attaque au couteau qui a coûté la vie à trois fillettes le 29 juillet à Southport, dans le nord-ouest de l’Angleterre, sur fond de rumeurs en ligne en partie démenties sur le suspect, un adolescent de 17 ans. Les autorités mettent l’accalmie depuis cinq jours sur le compte de la réponse judiciaire très ferme, avec plus de 700 arrestations, 300 inculpations et des premières condamnations à de la prison ferme pour des casseurs ou des publications en ligne attisant la violence. Silencieux jusqu’alors, le roi Charles III a remercié vendredi soir la police pour avoir mis fin «à la délinquance d’un petit nombre». Il a salué «l’esprit de solidarité» et «la compassion» de ceux qui s’y sont opposés. Lire aussi: Face aux émeutiers de l’extrême droite britannique, le premier ministre Keir Starmer durcit le ton