Maroc - LE TEMPS - Tous - 02/Sep 16:47

Encaveurs valaisans, la fin de l’impunité

ÉDITORIAL. La condamnation de Cédric Flaction pour avoir vendu des centaines de milliers de litres de vins étrangers, schaffhousois et hors quotas sous l’appellation AOC Valais fera date. Mais pour faire entièrement le ménage, toute la branche doit faire son autocritiqueLa peine est exemplaire: 3 ans et demi de prison ferme pour avoir contourné les règles de l’AOC Valais et avoir vendu des vins étrangers, schaffhousois ou hors quotas sous cette appellation. La condamnation de l’encaveur Cédric Flaction fera date. Et marque une étape de plus dans l’évolution de la viticulture valaisanne. Les tricheurs sont désormais condamnés.Plus grand canton viticole de Suisse, le Valais est fier de ses vins. Ses petites arvines, syrahs et autres cornalins – dont la qualité n’a cessé d’augmenter depuis la création de l’AOC au début des années 1990 – sont des marqueurs de l’identité cantonale. Et on n’y touche pas. Ou plutôt, on n’y touche plus. Depuis une demi-douzaine d’années, l’Etat du Valais a décidé de serrer la vis. En renforçant les contrôles, mais également en portant plainte lorsqu’il a connaissance de faits laissant supposer l’existence d’un mécanisme permettant de contourner les règles de l’AOC Valais.Lire aussi: L’encaveur valaisan qui a triché sur l’AOC écope de la prison ferme ### D’autres tricheurs passent entre les gouttes C’est cette volonté de protéger le patrimoine cantonal – et de facto une économie dont le chiffre d’affaires annuel global est estimé à un demi-milliard de francs – qui a mené à la condamnation de Cédric Flaction. Mais la détermination du canton n’a pas encore permis de faire tout le ménage, d’autres encaveurs indélicats passent encore entre les gouttes. On attend l’épilogue de la procédure concernant Dominique Giroud, toujours dans le viseur de la justice pour des soupçons de coupage de vins. Pour que les tricheurs ne puissent plus gagner, la loi du silence, qui a été durant trop longtemps la norme dans le milieu, doit cesser. La branche, toute la branche, doit faire son autocritique. Jusqu’aux viticulteurs du samedi. Car si Cédric Flaction a également pu encaver des raisins hors quotas, c’est que des vignerons – et peut-être plus qu’on ne l’imagine – ont produit des surplus. Que les tricheurs retirent des millions de bénéfices de leurs agissements ou seulement quelques centaines de francs, on ne peut qu’espérer que le verdict rendu ce lundi les mette K.-O. Pour sauver l’honneur des nombreux vignerons honnêtes et l’image de marque des vins valaisans.