Maroc - LE TEMPS - Tous - 04/Sep 13:47

Redoutable réquisitoire à Genève: «Erwin Sperisen raconte tout et n’importe quoi»

Aux yeux du Ministère public, la lecture du dossier ne permet qu’une seule conclusion: l’ancien chef de la police du Guatemala doit être reconnu coupable de complicité dans l’assassinat de sept détenus. Une peine privative de liberté de 14 ans est requise. Le verdict de la Cour d’appel tombera le 12 septembreMieux vaut ne pas trop titiller le premier procureur Yves Bertossa. Erwin Sperisen et ses avocats l’auront appris à leurs dépens lors de l’implacable réquisitoire prononcé ce mercredi. Plus redoutable que jamais, le représentant du Ministère public a dénoncé «les élucubrations» plaidées la veille par la défense de l’ancien chef de la police du Guatemala. «Ce qui a été dit, ce sont des contre-vérités. Et je pèse mes mots. En lisant le dossier, on ne peut que condamner.» Compte tenu de la durée de la procédure, l’accusation a concédé une légère réduction de peine et réclamé 14 ans de prison pour complicité dans l’assassinat programmé de sept détenus influents de Pavon.«On vous parle de honte? Moi, je n’ai jamais eu honte d’être Suisse et je suis fier de cette justice qui pose des questions et qui n’est pas restée sourde et aveugle face aux preuves.» Durant trois longues heures, Yves Bertossa a décortiqué tous les éléments qui mettent à mal «la petite rengaine» selon laquelle cette affaire serait basée sur du vent, les magistrats genevois seraient incapables de comprendre quelque chose à ces évènements lointains ou seraient mus par un sombre dessein. «On ne le juge pas par idéologie, mais parce qu’il a violé la loi. Une vie est une vie. Personne ne parle de ces détenus, mais leur vie ne valait pas moins et ils ne méritaient certainement pas d’être abattus comme des chiens.»Voir plus