Maroc - LE TEMPS - Tous - 27/Sep 15:52

Tadej Pogacar, l’énigme à deux vitesses

Dimanche, le Slovène disputera la course en ligne des Championnats du monde de cyclisme à Zurich avec l’étiquette de favori. Grand dominateur lorsqu’il court pour l’UAE Team Emirates, il redevient inexplicablement médiocre sous ses couleurs nationalesLe docteur canadien Peter Attia, spécialiste de la longévité, a broyé vivant le cycliste et cobaye Tadej Pogacar dans une émission de podcast diffusée cette semaine. Tentative de percer la science, moyen de viser «l’extension de la vie humaine en bonne santé». Mais que révèle au bistouri des mots le corps de Pogacar, ce grand adolescent de 26 ans, long et chérif, dont les performances défient les dogmes de la nature? «Mon cœur au repos bat à 37 pulsations par minute», divulgue-t-il. Est-ce tout? Il semble que oui. Pourtant, l’un de ses plus grands secrets, psychiques, biochimiques, moléculaires, reste impénétré. Pourquoi ce surhumain redevient-il médiocre quand il court pour l’équipe nationale de Slovénie, une à deux fois par an, tout au plus, comme ce dimanche aux Championnats du monde qui se tiendront à Zurich?Il bute lui-même sur le mystère de ses temps faibles, qui épaissit encore plus le vertige de ses succès. De rares témoins l’ont vu exploser, de fatigue et de sidération, le 24 juillet 2021 après la course olympique de Tokyo. Ce jour-là, sur la lancée d’un Tour de France qu’il a réduit en poudre, Tadej Pogacar ne termine que troisième. Il a attaqué à plusieurs reprises dans une côte déterminante, mais ses rivaux, une fois n’est pas coutume, pouvaient le suivre. Il convoquait ses sensations, ses chiffres – il déclare au médecin canadien qu’il se cale sur son rythme cardiaque plutôt que sur sa puissance exprimée en watts. Au pied du mont Fuji, Pogacar ouvrait une bouche hébétée: «J’étais aussi fort que quand j’ai lâché tout le monde dans l’étape du Grand-Bornand» au Tour de France.Voir plus