Maroc - LE TEMPS - Tous - 27/Jul 19:17

En ce sous-bois où Paléo essaime rires et poésie

A l’ombre de la Grande Scène, la Ruche, bulle ludique et créative, fête sa 15e édition. Patrick Chambaz, qui a imaginé ce pas de côté, nous présente ses artistes de rue, sauveurs des canards de foire en plastique et bergers loufoquesPour rallier la Ruche, il faut contourner la Grande Scène – où se produisait ce soir-là Patti Smith – puis longer une série de stands exhalant de fortes odeurs de raclette, tartiflette et malakoffs. Vous y êtes. C’est là, tout au bout du champ. Etroite entrée avec ses lampions et cloisons très en couleur. Un autre monde, un havre boisé de presque paix, une bulle de quiétude et de moindre bruit. Les décibels du festival sont priées de baisser d’un ton pour que parviennent à nos oreilles le grelot d’une clochette puis celui d’une autre et encore un autre. Signe de ralliement de l’Armée du Chahut. Le public est regroupé. Effet troupeau.«Je ne suis pourtant guère grégaire», rigole un festivalier pris au piège. La troupe, composée de sept comédiens mi-bergers, mi-fantassins, invite à la transhumance, d’un chapiteau à une tente, d’une scène (appelée alvéole) à une terrasse, en passant par la Roulotte Ruche, jeu de mots qui fait beaucoup rire. Un chant polyphonique s’élève puis le répertoire s’élargit, le chœur reprend aussi bien du Aya Nakamura que du Prévert. Patrick Chambaz, l’un des piliers de Paléo, celui qui a imaginé la Ruche, est aux anges. Look touriste en goguette, besace à l’épaule sur laquelle on peut lire: «Le prince charmant est de sortie». De sortie pour une 15e édition qui à coup sûr sera mémorable. Le concept est l’art de la rue sous toutes ses formes.Voir plus