Maroc - LE TEMPS - Tous - 06/May 09:37

Face à la pénurie de professeurs, des enseignants étrangers à la rescousse dans les classes bernoises

A la faveur d’une nouvelle formation continue lancée en octobre dernier par la Haute école pédagogique germanophone (PHBern), plusieurs enseignants titulaires d’un diplôme étranger devraient exercer dans le canton de Berne, relève le «Tages-Anzeiger» ce lundi«Les enseignants titulaires d’un diplôme d’enseignement étranger devraient être autorisés à enseigner dans le canton de Berne.» C’est le constat tiré ce lundi par le Tages-Anzeiger. Tandis que la rentrée scolaire 2023-2024 a été marquée par le manque d’enseignants dans le pays, notamment en Suisse alémanique, les autorités bernoises ont tenté de trouver une issue à cette pénurie, à la faveur, notamment, d’une nouvelle formation continue.«Dans la salle de classe 023 de la Haute école pédagogique de Berne, quelque chose est différent de d’habitude. Normalement, c’est ici que les enseignants sont formés. Mais en ce vendredi matin, on se rend vite compte que des enseignants entièrement formés sont déjà assis ici. Seize professionnels. Cela se voit à la réflexion et aux compétences des participants, mais aussi à leur attitude. Personne n’a visiblement besoin ici d’une formation d’enseignant, tout au plus d’une formation continue sur le système éducatif et scolaire local», détaille le quotidien alémanique.Lire finalement: Pourquoi l’automatisation ne permet pas (encore) de combler la pénurie de personnel ### Diplôme étranger pas reconnu Le CAS mis sur pied par la Haute école pédagogique germanophone (PHBern) présente ainsi une solution d’intégration des enseignants étrangers qualifiés dans le système éducatif suisse. Le _Tages-Anzeiger_ met alors en lumière le parcours d’une professeur d’origine kurde, titulaire d’un diplôme d’anglais obtenu en Turquie et au bénéfice d’une expérience d’enseignante aux niveaux primaire et secondaire, ainsi qu’à l’université. En Suisse depuis 2016, cette dernière peine par ailleurs à trouver un emploi d’enseignante en raison de la non-reconnaissance de son diplôme turc. «J’ai envoyé plus de 200 candidatures pour devenir enseignant et je n’ai reçu que des refus», souligne-t-elle. La pénurie d’enseignants Suisse est pourtant aiguë, rappelle le _Tages-Anzeiger_. «L’Office fédéral de la statistique (OFS) s’attend à un manque de 10 000 enseignants d’ici 2031», en lien avec l’augmentation de la population et les départs à la retraite de la génération des baby-boomers. ### De nouvelles formations dès l’automne Le CAS a attiré plus de 200 personnes en seulement deux mois. D’autres cantons, comme Zurich examinent des initiatives similaires favorisant l’intégration des enseignants étrangers. «Entre-temps, la Commission de la formation du parlement a chargé le Conseil fédéral de présenter un rapport expliquant sous quelle forme et avec quel système les données sur le potentiel et le niveau de formation de tous les réfugiés en Suisse sont actuellement collectées et traitées. Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) pose rarement des questions sur les qualifications professionnelles lors des audiences d’asile», développe le quotidien alémanique. Au vu de l’intérêt suscité par la formation, de nouveau cours devraient débuter à l’automne. «Le canton de Berne paie pour cela 6800 francs par personne. Parce qu’il a reconnu quelque chose: il y a des gens ici, dans la classe 023, qui peuvent faire quelque chose pour lutter contre la pénurie d’enseignants», conclut le _Tages-Anzeiger_.