Maroc - MAGHILY.BE - A La Une - 04/Apr 07:32

Bilan culturel de mars 2024

On essaye donc de rendre ce nouveau rendez-vous du bilan culturel pérenne : je vous y présente tout ce que j’ai vu de sympa durant ce mois de mars 2024. Expo L’Art de rien à La Centrale C’était la première fois que je me rendais à La Centrale [merci le Museum Pass] et je ne savais donc pas trop à quoi m’attendre. A force de voir passer l’affiche de l’expo L’Art de rien chaque fois que je cherchais quelque chose à faire les dimanches de pluie, je me suis lancée. On y retrouve les travaux de différents artistes contemporains qui ont fait le choix de créer de l’art avec des objets du quotidien ou avec des objets destinés à être jetés, pour certains. Alors, heureusement, pour certaines qu’il y avait quelques mots d’explication car ce n’était pas toujours évident de comprendre les intentions de l’artiste [vraiment, je peine avec l’art contemporain]. Et évidemment, les œuvres qui m’ont le plus parlé sont celles qui jouaient avec les mots… Films Before Sunrise Alors… ça fait des mois que je dis que je souhaite voir cette trilogie de films et ma collègue A. l’a rappelée à mon bon souvenir en me parlant de l’adaptation en série du roman One Day, qui visiblement, y fait référence à plusieurs reprises… Quel plaisir de découvrir ce film dont l’intrigue se passe principalement à Vienne, en 1995 ! L’occasion de reconnaître des endroits par lesquels je suis passée l’été dernier et de rêvasser à l’idée d’une jolie histoire d’amour. Bon, par contre, j’avais envie d’assommer Ethan Hawke tellement il ne tient pas en place dans ce film ! 😀 Hâte de découvrir la suite ! Simple comme Sylvain Là encore, j’ai pas mal bassiné mes amies avec mon envie de voir ce film… Le sujet m’intéressait : à quel point notre environnement social influence-t-il nos relations amoureuses ? Je me suis beaucoup trop reconnue dans le personnage Sophia, j’ai adoré voir évoluer cette relation naissante, j’ai ri à de nombreuses reprises… Bref, je vous le conseille ! Par contre, ce film m’a foutu un cafard certain une fois visionné. The Zone of Interest Dans ce film, on suit le quotidien de la famille du directeur du camp D’Auschwitz. Dans cette adaptation du roman de Martin Amis, le réalisateur a pris le parti de ne pas montrer ce qui se passe de l’autre côté du mur. On ne voit que la vie quotidienne de cette famille : les fêtes d’anniversaire, les jeux dans le jardin, les repas de famille, etc. Et parfois, on aperçoit la fumée qui s’échappe au-dessus du mur, on entend les craquements des fours crématoires la nuit quand tout est calme, le son des cris et des coups de feu. C’est glaçant. De voir que pour les S.S. les Juifs ne sont pas des humains, tout juste de la marchandise à acheminer ou à éliminer si elle ne peut rien produire. Même si on le savait déjà, ne voir que l’aspect terriblement logistique, vécu du côté allemand, est d’autant plus choquant. Je suis sortie de la salle de cinéma un peu sonnée. Théâtre Méduse.s à La Vènerie Dans cette pièce, on revisite le mythe de Méduse. Et si la jeune femme avait eu la possibilité de raconter sa version de l’histoire à Persée avant qu’il ne l’élimine, l’aurait-il épargnée ?! Sur le plan scénique, les trois comédiennes prennent tour à tour le rôle de Méduse ou de l’une de ses sœurs. Méduse y raconte son enfance, son entrée au temple et les événements tragiques qui ont suivi. Un écran est placé en arrière de la scène sur lequel des vidéos, prises en direct, sont diffusées : des jeux d’ombre et de lumières effectués dans un aquarium disposé sur scène, des selfies, etc. Les scènes sont également entrecoupées de témoignages sonores de femmes ayant été victimes de violences sexuelles. Ces passages peuvent être assez difficiles à écouter. Je vous conseille vraiment cette pièce si elle passe par chez vous ! Une belle modernisation du mythe qui nous fait encore une fois prendre conscience que tous ces salopards de Dieux n’étaient au final que des violeurs ! Pop! à La Montagne magique Première occasion pour moi de découvrir La montagne magique, théâtre jeune public situé au centre de Bruxelles. Avec Pop!, on entre dans un univers truffé d’allégories dans lequel un jeune homme en slip semble se battre avec une garde-robe dotée de vie. Il découvre peu à peu les différents types de vêtements et leur rôle. Dans cette pièce, aucun mot n’est échangé. Tout n’est que mimiques, danses et musique. On y comprend qu’il est question de rapport au corps et de la construction d’une identité. Les enfants rient beaucoup. Les adultes rient souvent davantage de les entendre rire ou commenter ; chacun·e y allant de sa petite théorie. C’est doux, drôle et étonnant. Je vous le conseille largement si vous avez des mômes à partir de 6 ans. Podcasts Un soir où j’avais un peu le moral dans les chaussettes, j’ai lancé cette interview d’Olivia Gazalé chez Louise Aubery et je suis partie marcher. Quelle merveilleuse idée, j’ai eue ! Leur discussion était vraiment enrichissante : que ce soit sur la manière dont Olivia Gazalé s’organise pour écrire, sa vision des relations amoureuses ou encore la place que peut avoir la philosophie dans nos vies. L’autrice nous parle avec une grande spontanéité de certains événements de vie compliqués et de la manière dont elle s’en est relevée. Ça m’a fait un bien fou ! Nicolas Mathieu était l’invité du Goût de M. Pour une fois, je l’ai trouvé un peu moins tête-à-claques que les dernières fois que j’avais eu l’occasion de le voir ou de le lire. Venant d’une région assez proche de la sienne, beaucoup des sujets qu’il aborde me parlent : on a certaines références communes. Mais aussi cette impression de se sentir un peu plouc parfois, quand on est devant des personnes plus éduquées ou le décalage ressenti avec son milieu d’origine au retour des études, etc. J’ai découvert le podcast de Lucile Bellan et Laetitita Reboulleau intitulé Laetitia et Lucile présentent le sexe. Ce sont des discussions entre elles où elles donnent leur avis sur certains sujets [Faut-il coucher avec des gens de droite ? – Spoiler : non !] ou donnent leurs trucs et astuces pour une vie sexuelle plus épanouissante [Sexting, nudes et lettres enflammées : comment bien écrire le sexe ?]. C’est drôle et décalé. On a l’impression d’écouter des copines. J’ai aussi découvert le podcast Encore heureux [on voit que je reprends doucement les soirées marche-au-Bois ?] dans lequel Camille Teste aborde des questions de santé mentale, généralement accompagnée d’un psy et d’un autre expert sur la question posée. J’ai commencé avec l’épisode A-ton vraiment besoin de nos amies ? [bien sûr que oui !] que je ne peux que vous recommander. Rencontres littéraires La nuit des poétesses chez Cook and Book J’ai terminé le mois avec trois poétesses belges contemporaines : Anna Ayanoglou, Lisa Debauche et Maud Joiret. J’ai lu les deux secondes au cours de la saison passée : j’ai d’ailleurs adoré La nuit est encore debout, c’est pour ça que je ne dors pas de Lisa Debauche. Marées vaches de Maud Joiret m’avait également plu mais j’avais été perturbée par son rythme (les interludes marins 💙) C’était encore une fois un plaisir d’entendre des autrices parler de leur travail d’écriture, de la manière dont les textes leur viennent, ce qui motive leur écriture. Bref, une soirée littéraire comme on les aime et qui m’a donné envie de lire Appartenir d’Anna Ayanoglou et Les Oeuvres d’Alejandra Pizarnik. Mars fut culturellement riche, hâte de découvrir ce qu’avril me réserve sur ce plan ! Et toi, tu me recommandes quoi ?